Une petite présentation ?
Y. M. : Je m’appelle Yamaguchi Mami. J’ai 23 ans et je suis footballeuse professionnelle. Depuis 2008, j’évolue dans le club suédois d’Umeå IK pour lequel j’ai marqué 4 buts. Ce n’est pas facile d’exprimer avec des mots ma passion pour le ballon rond, mais c’est impossible d’évoquer ma vie sans y faire référence.
Pourquoi avez-vous décidé de quitter le Japon pour aller jouer à l’étranger ? Vous avez d’abord évolué dans un club aux Etats-Unis avant de vous installer en Suède. Qu’est-ce qui a motivé votre décision ? Et quelle est la différence entre le jeu au Japon, en Suède et aux Etats-Unis ?
Y. M. : J’ai décidé de quitter mon pays pour plusieurs raisons. Cependant, je crois que ma principale motivation portait sur mon statut de joueuse de football et ma vie en tant qu’individu en dehors du terrain. J’ai alors pensé que de me rendre à l’Université de l’Etat de Floride me permettrait de combler mon insatisfaction. C’était un bon environnement et j’ai donc plié bagages. Ma venue en Suède est plutôt un concours heureux de circonstances. Le club d’Umeå IK venait de perdre une de leurs joueuses sur blessure et il était à la recherche d’une remplaçante. On m’en a parlé et j’ai saisi l’occasion. Je me suis dit que c’était une chance qui ne se représenterait peut-être pas deux fois. Il y avait un risque à prendre, je l’ai pris. Et surtout je ne voulais pas avoir de regrets. En ce qui concerne la façon de jouer, elle est bien sûr très différente d’un pays à l’autre. C’est très difficile à expliquer. Je pense néanmoins que l’environnement est très différent. A la différence du Japon, par exemple, le football féminin bénéficie du même traitement que le football masculin. Cela fait partie de la culture. Du coup, les gens y portent un grand intérêt et les conditions pour le pratiquer sont bien meilleures.
Avez-vous eu des difficultés pour vous adapter à cette nouvelle vie ? Qu’aimez-vous et que détestez-vous en Suède ?
Y. M. : Comme j’avais déjà vécu à l’étranger lors de mon séjour aux Etats-Unis, je n’ai pas eu trop de mal à trouver mes marques. La seule grosse difficulté, c’est la langue suédoise. Mais j’aime beaucoup la tranquillité de ce pays. Je crois qu’il n’y a jamais eu un seul meurtre à Umeå ! En revanche, je déteste le froid. Il y fait un froid de canard et je crois que je ne pourrai jamais m’y faire (rires).
Le fait d’être une footballeuse japonaise à l’étranger vous donne-t-il un statut de pionnier ?
Y. M. : Sincèrement, je n’ai pas la prétention de me considérer comme une pionnière. Cela dit, je suis très fière d’être japonaise quand je joue au football.
Comment voyez-vous évoluer le football au Japon ?
Je pense que le Japon a le potentiel pour figurer parmi les meilleures équipes du monde. Les jeunes ont déjà démontré leurs capacités à rivaliser avec les grandes nations du football. Voilà pourquoi je suis plutôt optimiste.
Quels sont vos projets ?
Je souhaite continuer à profiter de la vie et garder les pieds sur terre en toute circonstance.
Votre pronostic pour l’équipe du Japon pendant la Coupe du monde ?
Elle peut faire de grandes choses. Je pense qu’elle a les moyens d’atteindre les demi-finales. On verra bien.
Propos recueillis par Claude Leblanc