de permettre à nos lecteurs de mieux appréhender le Japon du dedans, il nous a semblé intéressant de présenter le travail de longue haleine effectué par Muriel Jolivet intitulé “Journal du Dehors – Made in Japan” (*). En fait, c’est le “Journal du Dehors” d’Annie Ernaux qui a donné envie à M. Jolivet de raconter des faits divers observés au quotidien à Tokyo. Pour ce journal collectif, l’auteur a mis à contribution ses étudiant(e)s de 4ème année en leur demandant de lui ramener des “instantanés”, glanés dans les métros, les gares et les magasins. “Tout ce qui est noté a été vu, même si l’interprétation qui en est faite est forcément teintée de subjectivité… ces instantanés font partie de l’histoire d’une ville, d’une personne, d’une époque, d’un moment…” Un soir, alors qu’une amie venait passer la nuit chez moi, je lui ai proposé de faire un curry. Elle a eu l’air ahuri par ma proposition. C’est ainsi que j’ai appris que sa mère lui mijotait des petits plats qu’elle congelait avant de les lui envoyer, de sorte qu’il ne lui restait plus qu’à les réchauffer dans de l’eau bouillante. Le lendemain je me suis renseignée auprès de mes Shio Asami 30 juin 2000 En plein jour sur un quai de train… Shinjuku, je remarquais devant moi une personne très grande qui portait une mini jupe de couleur vive. Elle avait une belle carrure et elle était bâtie comme une femme. Une fois dans le train, je l’ai mieux regardée, avant de m’apercevoir que c’était un homme. Son visage était plus blanc que celui des femmes qui l’entouraient. Tous ceux qui le regardaient ont remarqué qu’il était habillé en femme. On ne le regardait pas avec ostentation, mais tout le monde semblait intéressé. Conscient des regards et de la curiosité alentour, il nous en imposait malgré tout. Je savais qu’il y avait des travestis, mais c’était Noriko Kudô juin 2000 Un petit bol d’amae Quand je sens que mes dernières réserves sont taries ou que je suis prête à baisser les bras, je me rappelle aussitôt qu’il existe un remède miracle. Depuis plus de vingt-cinq ans que je suis à Tokyo, j’ai tout essayé : l’acupuncture (avec ou sans moxibustion (okyu) ou électricité), le shiatsu, la réfléxologie, le “hand power*”, le reiki. A chacun sa technique ou sa spécialité, mais toutes les voies sont bonnes. On en ressort dans un état de béatitude complet. Mieux, les gens les plus pénibles vous apparaissent brusquement supportables. Certains des praticiens sont bavards, mais c’est rare. D’autres guérisseurs ont pour principe que les voies Muriel Jolivet * Imposition des mains. |