Sans l’acteur Atsumi Kiyoshi, la série Otoko wa tsurai yo (C’est dur d’être un homme !), n’aurait sans doute pas connu le même succès dans l’Archipel, car il est parvenu à donner à ce personnage de fiction une dimension à laquelle le public a adhéré dès le premier film en 1969. Mais derrière cette réussite, il y a aussi celui qui a réalisé les 48 épisodes dont le dernier est sorti le 23 décembre 1995. Cet homme s’appelle Yamada Yôji. Non seulement il est parvenu à créer un nouveau héros dans le cœur des Japonais, mais il a aussi permis à la Shôchiku de se sauver d’un naufrage annoncé à une époque où la Nouvelle vague nippone lui avait causé grand tort. C’est en 1961 qu’il fait ses débuts en tant que réalisateur avec le film Nikai no tanin (L’étranger du premier étage). Il a continué sa carrière à la Shôchiku, en assurant à la fois la réalisation de la série des Tora-san à raison de deux épisodes par an et la mise en scène de nombreux films dont la grande particularité est de plonger le spectateur dans la réalité sociale du Japon des années 1970-1980. De Kokyô (Pays natal, 1972) à Harukanaru yama no yobigoe (L’écho de la montagne lointaine, 1979), il a su s’imposer comme un cinéaste populaire. A la disparition de son acteur fétiche en 1996 et l’arrêt de la série Tora-san, Yamada Yôji a continué sa carrière avec des films très variés dont le dernier, Kaabê (La mère, 2007), montre à quel point l’humanisme a toujours été au cœur de son cinéma.