Kôhei est le premier à disparaître. Michi s’inquiète davantage que Junko qui va pourtant subir le même sort bientôt. Ryôsuke est quant à lui sidéré par le discours auquel il ne comprend rien, de Makoto, crac en informatique. Makoto aura vu juste, en fin de compte. Harue, trop vulnérable, ne “leur” résistera pas davantage. Leur ? Makoto se rend compte que les bulles de l’ordinateur ne se conforment pas au programme qu’il a paramétré. Elles exigent de demeurer, au lieu de disparaître progressivement, pour être remplacées par d’autres. Elles sont les témoins visuels de ce qui est en train de se passer parmi les fantômes qui prétendent rejeter le néant et revenir à une forme de vie terrestre : ils avalent les humains pour substituer à la vie humaine une nouvelle forme de (non-) vie. Comme des hommes qui ne voudraient jamais mourir. Et précisément, les hommes ont au même moment, la même ambition. C’est de là que naît un conflit entre les deux mondes. Un chercheur, dans le Massachussetts, a découvert la formule de l’éternité. Les fantômes sont au fait de sa découverte avant quiconque: elle est pour eux d’une importance capitale puisqu’elle supprime leur raison d’être et leur espoir de reconquérir le monde (si les humains doivent l’occuper toujours). Ils liquident le chercheur aussi sec. Est-ce à dire que les hommes ont perdu la clé de l’éternité? Trois personnages sur un bateau pour l’Argentine. Ryôsuke ne va pas faire long feu. Michi, vaillante les défie. Le capitaine fait une allusion au chercheur déjà mort. Les hommes seraient-ils vaincus? A-t-on sous les yeux les derniers spécimens? L’espoir est permis, car le capitaine mentionne d’autres chercheurs qui travail-lent dans le même but: sans doute, les hom-mes auront le dernier mot. Mais ce but, l’éternité, est-il une fin plus satisfaisante? Ce livre est avant tout un livre de cinéaste, et d’un cinéaste qui aime les fantômes. Il est identique au film du même nom, sorti en salles en 2001. Kurosawa Kiyoshi est un adepte de l’après-vie et du monde parallèle. Il faut bien reconnaître que ces crissements émis par l’ordinateur quand il se connecte à internet sont des plus intrigants… Guibourg DELAMOTTE |
KAIRO |