Considéré comme le meilleur manga de l’année 2009 au Japon, Bakuman arrive enfin en France. Comme son titre ne l’indique pas, cette série signée Oba Tsugumi et Obata Takeshi, qui avaient déjà commis Death Note, met en scène deux collégiens qui s’apprêtent à passer leur concours pour le lycée. Mais dans un pays où l’avenir professionnel n’est plus aussi limpide que par le passé, l’idée de suivre la filière traditionnelle n’enchante guère Moritaka Mashiro, alias Saikô, ni son compère Takagi Akito surnommé Shûjin. Le premier hésite à devenir un employé modèle pour faire plaisir à ses parents tandis que le second veut écrire des scénarios pour des manga, mais n’a pas le talent pour les dessiner. Au fond de lui, Saikô a la fibre du dessinateur. Récompensé quand il était plus jeune pour son talent, il a hésité à se lancer après la mort de son oncle, mangaka de son état, mais qui n’avait jamais réussi à réellement s’imposer dans ce monde très dur. Malgré l’incroyable défi que cela représente, les deux jeunes se mettent au travail pour écrire et faire publier le meilleur manga. Les auteurs de cette série s’appuient sur leur propre expérience et livrent une œuvre subtile sur les défis et les obstacles rencontrés par ceux qui rêvent de pouvoir publier dans un magazine de renom comme Shônen Jump, la principale publication de l’Archipel. Bakuman décrit sans fard l’univers impitoyable de l’édition sans pour autant tomber dans l’excès de critique. Un manga tout à fait remarquable qui en dit long sur la société japonaise. G. B.
Bakuman, Oba Tsugumi et Obata Takeshi, éd. Kana, 6,25 €