Les mieux servis sont évidemment les cinéastes les plus réputés, “A tout seigneur tout honneur”. Arte Vidéo a par exemple publié un très beau coffret (collector) de six chefs-d’œuvre de Kurosawa Akira, à savoir La Légende du Grand Judo (Sugata Sanshiro, son premier film, 1943, dont Cheyenne Films s’apprête à sortir en DVD le remake tourné en 1965 par Uchikawa Seiichiro), Le Château de l’Araignée (Kumonosu-jo, 1957, d’après Macbeth), La Forteresse cachée (Kakushi toride no san akunin, 1958), Sanjuro (Tsubaki Sanjuro, 1962), Barberousse (Akahige, 1965), et le premier film indépendant (et en couleurs) du cinéaste, Dodes’kaden (1970), tous accompagnés de commentaires et de suppléments plus ou moins réussis (par exemple, “les femmes chez Kurosawa”, par Catherine Cadou, pour La Forteresse cachée, AK, de Chris Marker pour Le Château de l’Araignée, bien qu’il l’ait réalisé pendant le tournage de Ran, ou un commentaire de Nicolas Saada sur le compositeur Sato Masaru- et non pas “Masuro Sato”, comme indiqué par erreur sur la couverture de dos -, dans une bonne édition technique, surtout pour La Forteresse cachée, dans une version inédite en salles, qui comporte 13 minutes de plus. Sans doute le meilleur coffret DVD actuel sur le grand Sensei. De son côté, Opening reprend la série “Les films de ma vie”, éditée en vidéo, en sortant d’autres films du Maître: d’abord, Les Sept Samourais (Shichinin no samurai, 1954), dans la version longue de 193 minutes, en 2 DVD, avec des suppléments de Jean Douchet (pourtant plutôt spécialiste de Mizoguchi!), et de Hubert Niogret (“Sept gros plans sur les sept samourais”) ; ensuite, un coffret de trois films (Vivre / Ikiru, 1952, son chef d’œuvre à sujet contemporain, le Garde du corps / Yojimbo, 1961, et Les Bas-fonds / Donzoko, 1957, d’après Gorki). Avec commentaires de Douchet et bio-filmographie. Toujours dans la même série, Opening propose deux films de Y. Ozu, bien sûr le plus connu, (Le) Voyage à Tokyo (Tokyo monogatari, 1953), et le dernier, Le Goût du saké (Samma no aji, 1962) (sans bonus), ainsi que le plus célèbre film de T. Kinugasa, La Porte de l’Enfer (Jigoku-mon, 1953, Palme d’Or à Cannes 54), et l’incontournable chef-d’œuvre de Mizoguchi, Les Contes de la lune vague après la pluie (Ugetsu monogatari, 1953). La même société annonce également la sortie en DVD de Rashômon et de Dersou Ouzala, tous deux de Kurosawa Akira. Plus rares, mais aussi indispensables, chez Films sans Frontières (“Collection Auteurs”), un DVD de L’Anguille (Unagi, 1997, Palme d’Or à Cannes) de Imamura S. (à quand La Ballade de Narayama?), et le très étrange Tokyo Decadence (Topâzu, 1992), de l’écrivain-cinéaste Murakami Ryû, adapté de son propre roman, un étrange exercice en sado-masochisme… (avec suppléments et chapitrage). Pour sa part, Arte-Vidéo a édité en DVD trois films d’auteurs récents, qui ont eu les faveurs de quelques festivals, sinon celles du public: Charisma, et Kairo (Circuit), de Kurosawa Kiyoshi, deux films fantastiques modernes, et le très personnel M/other, de Suwa Nobuhiro (1999), tourné avant son très controversé H/story, pas encore édité. Enfin, chez Studio Canal +, on peut trouver d’autres œuvres de cinéastes actuels, plus ou moins à la mode: “Beat” Takeshi Kitano, bien entendu, (Hanabi, et aussi Sonatine et Jugatsu, ou Violent Cop et Kids return, ensemble) mais aussi Tsukamoto Shinya (Tetsuo 1 et 2, Gemini et Hiruko the Goblin, Tokyo Fist et Bullett ballet), dans des DVD que je n’ai pas eu l’occasion de tester. A voir donc par vous-même. Egalement disponibles en DVD, le Tabou (Gohatto) d’Oshima, et le plus ancien Furyo (Senjo no merry Xmas, 1983), chez TF1. Il est à prévoir que tous les éditeurs vont “recycler” leurs VHS en DVD, plus quelques films récents passés dans les festivals, et parfois sortis en salles. La qualité technique des DVD n’étant pas toujours égale, il convient, avant de débourser vos quelques dizaines d’euros de vérifier si les “bonus” en valent vraiment la peine (on a parfois affaire au “minimum” syndical…). Donc, une affaire à suivre avec beaucoup d’attention, étant donné le rythme soutenu des éditions (je reviendrai d’ailleurs sur les nombreux films d’animation édités en DVD, qui méritent un chapitre à part, vu leur popularité auprès des jeunes, et des moins jeunes). Sore ja mata, Max Tessier |
DVD de films japonais, (Zone 2, en VO STF, ou en import), disponibles dans la plupart des grandes FNAC ou chez Virgin, et dans les magasins spécialisés Japon. Prix très variables, de 22¤ ~ 32¤, ou plus, selon les éditeurs. |