Lorsqu’une société se porte mal, comme c’est le cas actuellement au Japon, elle a tendance à se tourner vers l’extérieur pour trouver des réponses à ses problèmes. Au cours de son histoire – lointaine ou récente -, le pays du Soleil levant a fait explicitement appel à des modèles étrangers pour se développer ou pour remédier à des situations difficiles. Au moment de la restauration de Meiji, les Japonais s’inspirèrent de la Prusse, de la France ou de l’Angleterre pour moderniser des pans entiers du pays. Il y a encore deux ou trois ans, certains Japonais virent dans l’Italie un modèle de société politique. La formation italienne “L’Olivier” fut pour quelques politiciens un exemple à suivre, lequel malheureusement ne s’est pas matérialisé. Aujourd’hui, le “modèle” en vogue est la Hollande. La presse, la télévision et d’autres supports ne manquent pas une occasion de parler de “l’autre pays du fromage” non pas pour vanter ses produits laitiers mais pour montrer l’évolution d’une société qui était en crise dans les années 1980 et qui est devenue un des moteurs de l’Europe. Le livre de Nagasaka Toshihisa, Olanda Moderu (Le modèle hollandais, éd. Nihon Keizai Shimbunsha, 2000) en est la parfaite illustration.