Chut ! Pas un bruit ! Vous êtes dans une bibliothèque. Et pas n’importe laquelle: ici, on paye à la minute et non au nombre d’ouvrages lus. Alors une fois entré bouche cousue si vous voulez en avoir pour votre argent! Au menu: manga, manga et encore manga. Vous voulez revivre le dernier épisode (tragique et désormais célèbre) de Ashita no Jô, manga qui relate la difficile ascension sociale d’un jeune boxeur dans le Japon de la fin des années 60? Vous voulez pleurer une nouvelle fois sur le sort de Katsuya dans le volume 7 de la série Touch ? Rien de plus simple, pour environ 400 yens par heure, les bibliothèques de manga proposent aux adeptes de la BD japonaise de se replonger en intégralité dans les grandes séries qui ont bercé leur enfance, mais aussi de se mettre à jour en passant en revue des productions plus récentes.
Ces établissements existent un peu partout au Japon et sont concurrencés par ceux qui proposent en outre boisson à volonté et autres services divers: les “manga-cafés” (une tasse de thé ou de café quand on a pris la formule nocturne, c’est pas un luxe). Chacun se plonge dans sa BD, plus un mot! un ange passe : “shiiin” . Pensez ce que vous voulez mais je vous défie de trouver en français une onomatopée qui évoque le silence.