Comme si l’économie ne leur suffisait pas, les Japonais sont aujourd’hui sous la menace d’un autre danger : les missiles nord-coréens. Depuis le lancement réussi en 1993 du Nodong-1, la population nippone savait que la Corée du Nord était en mesure de développer des armes susceptibles de mettre en péril une partie de l’Archipel. Avec le lancement réussi du Taepo-dong-1, le 31 août dernier, elle sait désormais que Pyongyang a les moyens de frapper n’importe quel endroit du pays. Et en ces temps de crise à la fois pour le Japon et pour la Corée du Nord frappée de plein fouet par une famine persistante, la menace est prise très au sérieux par les autorités japonaises. Malgré de nombreux efforts, les tentatives de normalisation des relations entre les deux pays ont échoué et l’isolement dans lequel le pays de Kim Jong-il a choisi de vivre a largement contribué à inciter les Nord-Coréens à se lancer dans une fuite en avant dont on ne connaît pas l’issue. Aussi pour éviter que le potentiel militaire de Pyongyang ne se transforme en guerre réelle, le gouvernement japonais a choisi d’accélérer la coopération avec les Etats-Unis en vue de mettre en place une défense anti-missile efficace fondée en grande partie sur le projet de “guerre des étoiles” lancé par Ronald Reagan dans les années 80. Américains et Japonais se sont mis d’accord le 20 septembre à New York pour commencer dès 1999 les recherches indispensables à la mise en uvre du projet, demandant au Japon de trouver un budget supplémentaire. Une gageure en cette période de vaches maigres.