Potsu Potsu évoque la tombée des premières gouttes de pluie, celles qui invite à sortir son pépin ou à rentrer les futons qui prenaient l’air sur le balcon. Au Japon, la pluie a sa saison, et les images qui s’y rapportent ne manquent pas : les hortensias fleurissent de toute part, l’humidité imprègne l’air et colle à la peau en permanence… La force évocatrice d’une onomatopée est d’autant plus convaincante lorsque l’on peut se représenter toutes les vues et les idées que celle-ci véhicule. La pluie se met à tomber. Vous vous tenez silencieusement debout sous votre parapluie, charmé par le son des gouttes qui viennent légèrement mais franchement en frapper la toile. L’averse se confirme et vous immobilise, grisé que vous êtes par la montée en puissance à quelques centimètres au dessus de votre tête de la chute de ces perles de pluie. Votre main absorbe soudain une forte vibration. Un frisson de plaisir vous parcourt alors pour terminer sa course sur votre visage dans un sourire exaltant de bien-être. Les amateurs de dessins animés nippons auront certainement à l’esprit la scène de l’arrêt de bus de Mon voisin Totoro, qui, sans en être la réplique, est une référence culturelle évidente à ce que je viens de décrire. Partager les références culturelles des Japonais, c’est dans une certaine mesure adopter leur mentalité. Vu qu’un nombre toujours plus important de productions nipponnes sont présentées dans l’Hexagone, il faut croire que de plus en plus de Français ont su se familiariser avec la vie de l’Archipel et de ses habitants. Alors si un enfant vous questionne à propos du Japon, dites-lui que c’est le pays de Totoro.
Pierre Ferragut