A la place d’un vélo, j’aurais pu vous dessiner une de ces trottinettes qui envahissaient les rues il y a bientôt deux ans, mais la mode est passée et le Japon n’en a de toute façon même plus l’exclusivité. J’aurais pu opter pour son homologue motorisé, déjà plus original, plus m’as-tu vu, mais son prix élevé l’empêche pour l’instant d’être adopté comme le top des moyens de transports urbains préférés des jeunes. Non. A ce jour, le vélo reste indétrôné. Ce vélo de ville qui envahit rues, trottoirs et parkings et qui surgit à tout bout de champ en slalomant entre les piétons. N’étant pas considéré comme un véhicule à part entière, il ignore les sens interdits et se permet de rouler à droite. Des libertés adoptées sans retenue par des jeunes qui en rajoutent parfois en négligeant dangereusement la pression de leurs pneus ou en se passant carrément de lumière la nuit. Idéal pour faire les courses grâce à son fourre-tout situé à l’avant du guidon, il est en revanche bien moins adapté aux promenades en couple. L’absence de porte-bagages à l’arrière vous rappellent en effet à l’ordre: bicyles, oui, mais pas biplaces. Mais qui parle de s’asseoir? Si en apparence le vélo de ville japonais n’est pas fait pour être chevauché à deux, il existe un moyen tout bête de remédier au problème. Un simple embout métallique fixé de chaque côté du moyeu de la roue arrière permet à un deuxième passager de prendre place sur la monture, debout, les mains aggrippées aux épaules du conducteur. Et la sécurité? Officiellement, la police interdit cette pratique, et ceux qui tiennent à jouer les acrobates sont obligés de mettre pieds à terre le temps de passer devant le kôban (poste de police). Au coin de rue suivant, rien ne les empêche de repartir de plus belle. L’un pédale dur pendant que l’autre, pépère, se la coule douce: rakuraku. Et moi, je vous retrouve en 2002 après quelques vacances, rakuraku…