Paru en 2007, en pleine “Shôwa nostalgie” à un moment où de nombreux Japonais se replongeaient avec une larme à l’œil dans les années 1950-1960 à la recherche d’un Japon aujourd’hui disparu, Un bol plein de bonheur est une œuvre pleine de charme. Ce gekiga est une ode à la mère, à son dévouement et son abnégation. Intitulé dans sa version originale Okan [La Mère], ce manga retrace la jeunesse d’un petit garçon élevé par sa mère qui a fui un mari alcoolique. “Si on avait eu des mères comme elle, on n’en serait peut-être pas là aujourd’hui !” lance un malfrat impressionné par cette femme qui a su lui tenir tête. L’histoire se déroule dans les années 1960 lorsque le pays commence à s’illustrer sur le plan économique. Mais la vie n’est pas facile pour Hiroshi et sa mère qui vivent dans un quartier populaire d’Osaka. Elle est prête à tous les sacrifices pour rendre son fils heureux, tout en lui apprenant la valeur des choses. Une histoire belle et émouvante qu’on lit avec plaisir même si l’on a moins de 50 ans.
C. L.
Moriyama Tsuru, Un bol plein de bonheur, trad. Kageyama Tamako, éd. Delcourt, 7,50€