Lorsque Barack Obama a présenté sa candidature à l’investiture démocrate, certains ont commencé à croire que les Etats-Unis pourraient élire un président noir comme à la télé. En effet, depuis quelques années, plusieurs séries télévisées américaines ont imaginé la possibilité de voir l’Amérique dirigée par un homme de couleurs ou par une femme. De 24 à Commander in chief, les téléspectateurs américains ont ainsi pu se familiariser avec l’idée de voir à leur tête un chef de l’Etat différent de tous ceux qu’ils ont eus jusqu’à présent. Dans un autre registre, celui de la bande dessinée, les lecteurs américains (mais aussi français) ont aussi découvert l’existence d’un candidat fictif d’origine japonaise tout droit sorti de l’imagination débordante du mangaka Kawaguchi Kaiji dont une partie de l’œuvre tourne autour des relations nippo-américaines (Chinmoku no kantai, Zipang, Spirit of the sun). Avec Eagle publié entre 1998 et 2001, il met en scène Kenneth Yamaoka, un politicien d’origine japonaise qui tente de recueillir le soutien des électeurs américains. Il est suivi pendant sa campagne par un jeune journaliste japonais Jô Takashi qui s’avère être son fils. Outre le côté mélo un peu lourd de la relation père-fils retrouvé, le manga réédité par Casterman dans sa fameuse collection Sakka est un document intéressant sur les coulisses électorales aux Etats-Unis et sur la façon dont les Japonais perçoivent ce moment décisif dans la vie démocratique de l’autre côté de l’océan Pacifique. |
Extrait de Eagle , vol. 1, de Kawaguchi Kaiji |