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Special Cadeaux

N° 622 2007-12-01

DVD : HOMMAGE DE CARLOTTA A TESHIGAHARA HIROSHI

Toujours en première ligne sur le front compact des nippo-DVD, Carlotta Films propose un hommage au cinéaste Teshigahara Hiroshi, en trois films : Le Traquenard (Otoshiana, 1962), La Femme des sables (Suna no onna, 1964) et enfin Le Visage d’un autre (Tanin no Kao, 1966). Ces trois œuvres représentent sans aucun doute le meilleur d’un cinéaste assez rare qui a tourné certains films marquants dans les années 1960, après une série de courts métrages remarqués dans la décennie précédente, dont plusieurs figurent au menu des quatre DVD proposés ici. Indépendant absolu, fils du riche et célèbre maitre d’Ikebana Teshigahara Sôfû, Hiroshi, acteur important de la scène culturelle japonaise dans les années soixante, s’est imposé en France et ailleurs grâce à La Femme des sables avec Okada Eiji et Kishida Kyôko, présenté au Festival de Cannes 1964 (Prix spécial du Jury), film qui est présenté dans ce coffret dans sa version intégrale que Carlotta avait sorti pour la première fois en salle au printemps dernier et dans sa version “courte” qui avait été distribuée jusque-là. Mais le cinéaste avait déjà été remarqué à la Semaine de la critique en 1963, avec Le Traquenard, fable étrange sur un conflit social. Son univers, chevauchant souvent la frontière entre “réalité” et surréel, assez influencé par le cinéma de Buñuel et les surréalistes, doit surtout beaucoup à l’écrivain fantastique Abe Kôbô, dont les films précités adaptent les œuvres (manque à l’appel le plus étrange d’entre tous, Le Plan déchiqueté (Moetsukita Chizu, 1968), produit et interprété par Katsu Shintarô, alias Zatôichi, en raison d’un imbroglio juridique inextricable). C’est l’époque où le Japon moderne, délivré des démons de la guerre, s’interroge sur son identité profonde, à travers des fables littéraires ou cinémaographiques mi-réelles, mi-fantastiques, où la préoccupation essentielle semble être de vouloir fuir la société (La Femme des sables), de changer d’apparence (Le Visage d’un autre), ou de se dissoudre dans une sorte de No man’s land (Le Plan déchiqueté). La quête d’une altérité sociale ou d’une identité usurpée est au cœur de ces trois films, dont la beauté plastique en noir et blanc est fascinante, surtout au regard des banalités numériques dont nous sommes abreuvés aujourd’hui… Les bonus, sont riches en qualité et en quantité. Ils nous proposent entre autres plusieurs courts métrages de Teshigahara, comme Ikebana (1956), son portrait du peintre Hokusai (1953), ou du boxeur Jose Torres en deux parties (1959 et 1965), Tokyo 1958, Ako (1963), ou encore des documents comme Les Métamorphoses de Abe Kôbô, par Julie Brock, ou Mère de Sable, par Olivier Bitoun. Bref, quatre DVD indispensables à la connaissance d’un véritable auteur, et d’une riche période du cinéma japonais moderne. Une série de films que tout nippocinéphile se doit de posséder. Max Tessier	Okada Eiji et Kishida Kyôko dans La Femme des sables de Teshigahara Hiroshi Trois films de Teshigahara Hiroshi (Le Traquenard, La Femme des Sables, Le Visage d’un autre), chez Carlotta Films, sortie le 5 décembre : 49,99€.

A voir
Acteur fétiche de Kurosawa Akira dont les Sept samourais l’avaient fait connaître du monde entier, Mifune Toshirô est un homme qui a beaucoup tourné et qui a incarné à de très nombreuses reprises des rôles de combattants dans des films historiques (jidai geki) qui sont aujourd’hui de plus en plus populaires en France. Après un premier coffret sorti en 2006, Fox Pathé revient à la charge avec un second coffret plus étoffé dans lequel on retrouve pas moins de neuf films où Mifune Toshirô exprime tout son talent au sabre. De L’Embuscade à Samurai Pirate en passant par Ninjutsu 1 & 2, l’amateur de combat sera comblé. Certes il ne s’agit pas des meilleurs films japonais jamais tournés, mais ils représentent un style très apprécié dans l’Archipel. Visiblement Mifune Toshirô est à l’aise dans ces rôles et il aurait été dommage que le public français soit privé de sa prestation. En ninja dans Ninjutsu 1 & 2, il est impressionnant et c’est d’ailleurs les deux meilleurs films de ce coffret devant lequel il ne faut guère hésiter puisque l’éditeur en a limité le tirage à 2500 exemplaires. Pourquoi se priver de voir Mifune brandir son sabre lorsqu’il incarne la version nippone de Cyrano de Bergerac dans Samurai Saga ? Il n’y a pas non plus de raisons de se priver de retrouver le même acteur dans Sous la bannière, longue fresque de 165 minutes réalisée par Inagaki Hiroshi. Une photographie magnifique qui parvient à nous faire oublier quelques faiblesses. Les fans de sabre y trouveront leur compte, les autres un peu moins. Claude Leblanc	Coffret collector Toshiro Mifune, Fox Pathé, 59,99€.

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Manga : TOUT CE QUE VOUS AVEZ TOUJOURS VOULU SAVOIR…
Parmi les nombreux cadeaux qui pourront faire des heureux cette année, il est probable que les manga figureront en bonne place sur les listes des petits comme des grands. L’offre est désormais gigantesque et il n’est pas toujours facile de s’y retrouver quand on a pour seule référence Tintin ou Astérix. Par ailleurs, beaucoup d’adultes ont des idées reçues sur les manga, estimant parfois à juste titre que les bandes dessinées made in Japan sont violentes, mal faites et surtout… violentes. Pourtant c’est loin d’être le cas et Brigitte Koyama-Richard, qui nous a déjà régalé de plusieurs ouvrages de référence sur la culture populaire japonaise, nous en fait la démonstration dans un superbe ouvrage illustré grâce auquel les lecteurs partent à la découverte d’un “Art” dont les origines sont très lointaines dans le temps. Avec Mille ans de manga (Flammarion, 39,90€), le lecteur se plonge dans l’histoire de l’art populaire japonais et comprend ce qui a conduit cette forme d’expression à s’imposer au Japon. Benoît Maurer (Manga, histoire d’un empire japonais, Timée-Editions, 25€) a une démarche un peu semblable même si celle-ci est plus ancrée dans le contemporain avec une mise en perspective d’une cinquantaine de manga qui ont marqué l’histoire au cours des dernières années. Les deux ouvrages donnent des clés pour mieux saisir le phénomène manga et permettront à ceux qui ont quelques réticences à offrir des bandes dessinées japonaises de ne plus hésiter à le faire.

Enfants : MAGIE Un petit singe et un lapin rose voyagent dans un train à face de lune… sur le nez d’un éléphant. Ils font du ski… sur le pelage blanc d’un ours polaire ! Ils cueillent des pommes… sur le dos d’une brebis ! Tel est l’univers de Taniguchi Tomonori que l’éditeur Lézard noir dans sa nouvelle collection Petit lézard nous propose de découvrir. Un formidable voyage bilingue avec des animaux extraordinaires et des couleurs magnifiques qui raviront les plus jeunes d’entre nous. Cache-Cache, de Taniguchi Tomonori, trad. du japonais par Emmanuelle Lavoix et Asako Maenaka, Le Petit lézard, 14€.

Beau livre : PEINTRES JAPONAIS Si vous n’avez pas eu la chance de vous rendre à la Maison de la culture du Japon à Paris pour découvrir l’exposition De Kuroda à Foujita, peintres japonais à Paris qui se tient jusqu’au 28 janvier 2008, précipitez-vous chez votre libraire et commandez-lui le catalogue de l’exposition (éd. Fragments International, 40€). Magnifiquement illustré, ce livre permet de découvrir une facette méconnue de l’histoire de l’art japonais. En effet, nous sommes plus familiarisés en Occident par l’influence que la peinture japonaise a pu avoir sur les artistes européens avec ce qu’on a baptisé le japonisme. En revanche, on sait peu de choses sur la présence de peintres nippons sur le territoire français à l’exception notoire de Foujita. Pourtant ils ont été nombreux à s’installer en France et à s’inspirer de la peinture occidentale. Le catalogue, accompagné de nombreux textes, remet en perspective cette présence japonaise et son impact au Japon.

Exposition – Vente : ACCESSOIRES & Co Pour la seconde année consécutive, Nomura Keiko présente à Espace Japon (9 rue de la Fontaine au Roi 75011 Paris) son exposition Wa-nuno grâce à laquelle le visiteur découvre le merveilleux talent de cette femme qui crée avec des tissus traditionnels des objets rares et magnifiques. Des écharpes et autres accessoires naissent d’un savoureux mélange de textiles japonais et de perles. Le visiteur ne résiste guère à l’envie de tout acheter tant l’artiste, oui c’est une artiste, réussit à l’envoûter avec ses compositions de couleurs et de styles. Si vous êtes à court d’idées pour Noël, n’hésitez pas à venir découvrir les accessoires de Nomura Keiko. Jusqu’au 11 décembre. Du mardi au vendredi 13h-19h et samedi de 13h à 18h.

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