Les premières rencontres internationales Cinéma Vérité ont eu lieu à Monaco et à Paris. Ce festival a pour but de promouvoir les films engagés qui illustrent les préoccupations du monde d’aujourd’hui à l’instar d’Amen de Costa-Gavras, No Man’s Land de Danis Tanovic ou encore La 11ème heure produit par Leonardo DiCaprio.
Le thème retenu pour cette édition 2007 était le problème des mines antipersonnelles et des bombes à sous munitions. Parmi les treize films qui abordaient le sujet, figurait Taizo, un film documentaire réalisé par Nakajima Takako. Ce documentaire parle du photographe Ichinose Taizo, qui a milité contre la guerre et est décédé en Cambodge à l’âge de 26 ans après avoir laissé un dernier message : “Un pied sur une mine, et tout est fini”. Une autre œuvre venue du Japon était Gaïa Symphonie 6 de Tatsumura Jin. Cette série dont le titre est dû à Gaïa, la déesse de la terre, a commencé en 1992. Elle présente des personnes qui vivent de façon harmonieuse avec notre planète, comme Dalai Lama, Freeman Dyson, Hoshino Michio, pour ne citer que celles-là. “Mon film n’est pas un film de propagande, mais il parle du cœur humain, et de la relation entre la terre et les êtres humains”, explique le réalisateur. En effet, Gaïa Symphonie est constituée des témoignages d’hommes et de femmes qui parlent de notre planète, mais avec un ton calme, zen et joyeux. Dans ce sixième opus, le réalisateur nous invite à écouter “le son du vide”, à travers des musiques sacrées. Un des personnages du film, Ravi Shankar, le musicien légendaire de sitar raconte sa vie inouïe, guidée par la musique traditionnelle de l’Inde. Il définit la musique non comme un divertissement mais comme une prière. Ironiquement et curieusement, la projection à Bastille, dans une tente installée à côté du canal a été accompagnée par le bruit de la ville. L’expérience de voir ce film sur “le son du vide” au milieu du brouhaha reflète bien notre époque chaotique, comme le metteur en scène l’a dit avec une pointe d’humour. Les rencontres du Cinéma Vérité représentent justement la volonté de regarder le monde tourmenté tel qu’il est. Sayaka Atlan Nakagawa |
Photo :Akiko Tahara Tatsumura Jin crée sa Gaïa Symphonie pour adoucir les mœurs. Le film a attiré plus de deux millions de spectateurs en salle au Japon
Avec Cinéma Vérité, les organisateurs ont voulu mettre le cinéma au service des grandes causes. Cette manifestation qui s’est déroulée en deux temps (du 10 au 11 octobre à Monaco et du 12 au 14 à Paris) a proposé des projections de films engagés, suivies de débats et d’échange de points de vue, en présence des réalisateurs, de personnalités politiques, de responsables d’ONG et de philosophes. |
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