En cette fin d’octobre, le froid a subitement fait son apparition. Subitement car il y a encore une semaine il fallait ajouter une bonne dizaine de degrés au thermomètre et on pouvait passer les après-midi fenêtres ouvertes. Aujourd’hui, il semble en être fini des manches courtes, et tous ceux qui enfourchent leur vélo le matin pour partir au boulot ne se font pas prier pour mettre leurs gants et s’enrouler d’une écharpe. Les jours de ciel couvert, on recherche un peu de chaleur partout où on peut, et plutôt qu’une boulette de riz froid (onigiri) on préfère se payer un niku-man: cette brioche d’origine chinoise cuite à la vapeur et fourrée à la viande. Ronde et de la taille du poing, il en existe des variantes pour tous les goûts. C’est d’ailleurs dans les incontournables konbini, ces supérettes ouvertes 24h/24, que l’on trouve souvent les idées les plus folles, et comme le salé n’a pas l’apanage de ces casse-croûte de saison, on peut également y voir des choco-man, des maron-cream-man, des blueberry-man et, suprême de l’originalité, des pudding-man (le pudding nippon n’étant rien d’autre qu’un flan au caramel). Saison oblige, le niku-man et toute sa bande se savourent chaud, si chaud que prononcer le moindre mot en mangeant devient une véritable gageure. Seules quelques syllabes expriment alors le plaisir du mangeur : hahu hahu. H’est bon mais h’est haud! Pierre Ferragut