Les innombrables fans de l’animé et de toutes formes de “nouvelles images” en provenance de Tokyo seront une fois de plus comblés par la 3ème édition des “Nouvelles Images du Japon”, qui se tiendra au Forum des Images (les Halles), du 6 au 14 décembre.
Une programmation très riche de films souvent inédits en France sera marquée par des “temps forts” concrétisés par la présence de réalisateurs importants du “8ème Art” japonais. Après Takahata Isao et Miyazaki Hayao, seront en effet honorés Yamamura Kôji (rétrospective intégrale de son œuvre), Kotabe Yôichi, un collaborateur du studio Ghibli, qui animera une “master-class” avec David Encinas, et Kawamoto Kihachirô, le maître incontesté de l’animation de marionnettes. Enfin, il faut souligner la présence du jeune animateur Kon Satoshi, auteur entre autres de Perfect Blue (1995), de Millenium actress (Sennen joyû, 2001), et du récent Tokyo Godfathers. Enfin est prévue l’avant-première mondiale de Jours d’Hiver, un animé collectif réalisé par 35 cinéastes du monde entier, dont plusieurs Japonais, bien entendu.
Côté rétrospective, “L’Age d’Or de Tôei Animation” permettra de découvrir des films méconnus de la première grande période de l’animation nippone, dont le célèbre Serpent Blanc (Hakuja-den) de Yabushita Taiji (1958), tandis que “Astro, le petit robot”, créé par Tezuka Osamu, fêtera cette année son 40ème anniversaire, avec un programme en liaison avec l’exposition “Les Hommes et les robots”, de la Maison de la Culture du Japon.
Il est à prévoir un engorgement notoire des accès à cette manifestation ultra-populaire, et l’on vous conseille d’apporter votre bentô !
Que toute cette profusion animée ne vous empêche pas d’aller voir en salles le nouveau film de Kurosawa Kiyoshi, Bright Future (Un Avenir radieux/Akarui mirai), que le distributeur a décidé, sur un caprice, de rebaptiser du titre “français” original… Jellyfish, ce qui veut tout simplement dire La ou Les Méduses, créatures symboliques du film présenté à Cannes cette année, avec un accueil très mitigé. Cette œuvre énigmatique, qui participe aussi des “nouvelles images”, puisque tourné en DV est comme d’habitude chez l’auteur de Cure et de Charisma une fable sur la société japonaise et son avenir, radieux ou non. Cocktail assez confus de film noir, social et de fiction fantastique, Jellyfish nous permet surtout de retrouver, 28 ans après, l’acteur mythique de L’Empire des Sens, Fuji Tatsuya, aux côtés des nouvelles idoles des cinéphiles japonais, Asano Tadanobu et Odagiri Joe. Kurosawa Kiyoshi ne cède pas aux sirènes de la clarté narrative, et son image en DV trouble et tremblée est à celle du monde marginal de Tokyo qui le fascine depuis longtemps. Il faudrait voir la version originale du film, qui dure près de 2h, alors que celle que l’on voit en France est réduite à 1h32, pour juger des réelles qualités d’une œuvre très inégale, mais dont les meilleurs moments nous confirment la dextérité visuelle du cinéaste, et son goût de l’expérimentation.
Soreja, mata
Max Tessier
Jellyfish de Kurosawa Kiyoshi, 1h32, avec Odagiri Joe, Asano Tadanobu, Fuji Tatsuya, Sasano Takashi, Shiraishi Marumi. Sortie le 3 décembre.