La tendance était perceptible depuis plusieurs mois, elle se confirme aujourd’hui. Les Japonais reprennent goût aux artistes du passé. Dans un pays où les chanteurs et les chanteuses disparaissent aussi vite qu’ils apparaissent, le retour en force de quelques noms de la pop des années 1970 et 1980 est assez surprenant pour être remarqué. Au cours de l’année 2000, on avait pu constater que les œuvres d’artistes comme Chulippu, Yoshida Takurô ou encore Matsuyama Chiharu avaient été rééditées et rencontraient un certain succès auprès d’un public varié. En 2001, on assiste au comeback de plusieurs vedettes dont on avait pu penser qu’elles avaient définitivement disparu de la circulation. Takeuchi Mariya et Inoue Yosui en sont les exemples les plus représentatifs. Dans leur cas, il ne s’agit pas d’une réédition de leurs disques passés ou de compilations reprenant leurs anciens succès mais de la sortie de disques entièrement inédits. Takeuchi Mariya qui a commencé sa carrière en 1978 n’avait plus publié d’album depuis 9 ans, une éternité dans un monde en perpétuel mouvement. Avec Bon Appétit! (en français dans le texte), elle montre qu’elle n’a rien perdu de son énergie au même titre qu’Inoue Yosui avec United Cover qui fait figure de vétéran de la pop nippone. L’intérêt que les Japonais portent à ces artistes d’hier, symbole d’une époque totalement révolue, illustre le malaise qui règne dans la société actuellement. Le besoin de se ressourcer en retrouvant des voix d’hier qui rappellent un Japon en pleine croissance coïncide avec le grand succès des bandes dessinées (manga) anciennes que les éditeurs rééditent en ce moment. Faute d’avoir des perspectives claires face à leur avenir, les Japonais en mal de repères se tournent vers un passé “heureux” et pas si éloigné que ça.