Plus qu’un mois avant l’an 2000. Le compte à rebourd se rapproche de la date fatidique. Mais au Japon, le mois de décembre étant sans aucun doute le moment de l’année où l’on est le plus déborbé, il n’est pas vraiment évident de se préparer à la dernière grande fête du siècle. Si Noël n’a pas autant d’importance qu’en France, le nouvel An est en revanche très symbolique mais ne donne que rarement lieu à de bruyants ébats. On accueille la nouvelle année plutôt en famille et les rues sont pendant quelques jours pratiquement désertes, envahies par un calme qui chercherait à faire oublier toute l’effervescence du mois de décembre. Calfeutré dans la douce chaleur du kotatsu familial, on profite de cet interlude, de cette anesthésie quasi générale de la société pour faire la pause en se laissant bercer par les programmes de variétés télévisés qui font la fête à notre place. Et alors qu’après les festivités de nombreux Français reprennent le travail avec la gueule de bois, c’est dans la fraîcheur que les Japonais entament une nouvelle année de labeur. Alors, pas fêtards les Japonais? C’est pas dit. Surtout que ce n’est pas tous les jours qu’on peut fêter le passage à l’an 2000 (forcément). Je suis prêt à parier qu’on en verra même se mettre debout sur le kotatsu (du jamais vu, je vous assure) dans les dernières secondes du décompte L’il rivé sur leur écran de télé, leur calendrier, leur montre ou autre pendule. Dans quelques instants iyo iyo. Pierre Ferragut |