Le géant Toshiba vient d’apprendre à ses dépens qu’à l’ère d’Internet, il valait mieux éviter de mépriser le sans grade et qu’il pouvait coûter très cher en terme d’image de faire semblant d’ignorer qu’au Japon le client reste Roi.
La pression monte Lorsque le 18 février dernier, il parvient enfin à joindre un responsable, c’est pour se faire insulter au téléphone, traiter d’emm…eur, et se faire renvoyer dans les cordes avec la plus parfaite mauvaise foi par un technicien irrascible. Malheureusement pour ce dernier, Akki, qui sentait monter la pression, a enregistré l’intégrale de ces 5 minutes de conversation où la virulence et la grossièreté du technicien de Toshiba rendrait jaloux un Yakuza mal élevé. Merveille de la technique, grâce à RealAudio, ces 5 minutes dignes d’être publiées dans les annales de ce qu’il ne faut jamais dire au téléphone, se sont retrouvées en bonne place sur le site web mis en place par le client, pour le coup furieux d’avoir été traité de la sorte et bien décidé à raconter sur internet la façon dont il avait été traité par le service après-vente de Toshiba et réclamant derechef des excuses officielles d’un haut dirigeant de l’entreprise. Pour le fabricant, le prix à payer en terme d’images est astronomique car très rapidement les médias s’emparent de l’affaire et annoncent les rebondissements les plus récents de la confrontation entre les deux parties. A chaque nouvel article paru, le compteur du site de Akki grimpe de plusieurs centaines de milliers de visiteurs qui ont tout loisir de se faire une idée par eux mêmes de la façon dont Toshiba a traité un de ses clients. Ce n’est que le 21 juillet, après avoir reçu officiellement les excuses écrites du Vice PDG de Toshiba pour la façon dont il avait été traité au téléphone qu’Akki s’est résolu à retirer sa page de protestation, qui a donc attiré en un peu plus d’un mois 6 millions d’internautes.
Le poids des consommateurs Ce retrait a par contre chagriné les associations de consommateurs nipponnes qui étaient prêtes à faire de Akki un héros des temps modernes, s’élevant seul contre l’arrogance des puissants. Mais l’intéressé, ayant obtenu satisfaction et fatigué des incessantes sollicitations de la presse et des médias, ne souhaite plus qu’une chose: retrouver son rythme quotidien, bien mis à mal pendant 3 semaines de reportages. Dans le message déclarant la fermeture de son site, Akki constate la puissance d’internet pour défendre le point de vue des individus mais se déclare étonné également par les nombreux messages remplis d’animosité qu’il a reçu. Quant à Toshiba, il reconnait avoir beaucoup appris de la culture d’internet au cours de cette affaire, son serveur ayant semble-t-il été victime de plusieurs “mail-bombs”, ces messages de plusieurs centaines de milliers de bytes qui bloquent à volonté le serveur de celui à qui la “bombe” est destinée. |