Au moment où les Européens et les Français découvraient avec horreur que l’on servait dans leurs assiettes du poulet à la dioxine, ajoutant un peu plus à la confusion liée à la sécurité alimentaire, les Japonais affirmaient leur désir de traiter efficacement le problème de la dioxine. Il faut dire que la population nippone est très sensibilisée à cette question depuis 1997, date à laquelle un rapport a mis en cause les forts taux de dioxine dans les zones autour des incinérateurs d’ordures. Le Japon, qui brûle 75 % de ses ordures, abrite près des deux tiers des incinérateurs d’ordures. Et lorsque la chaîne de télévision TV Asahi dans son journal, News Station, a annoncé, en février dernier, que les légumes de Tokorozawa, région proche de Tokyo réputée pour ses cultures, étaient contaminés par la dioxine, provoquant une chute des prix et une mobilisation immédiate des pouvoirs publics, la prise de conscience a été on ne peut plus brutale. Dès lors, il ne faut pas s’étonner que les publications liées à l’environnement se multiplient et se vendent comme des petits pains. Le groupe Nikkei vient d’ailleurs de lancer deux magazines sur le sujet : un mensuel Nikkei Ecoloji et un bimestriel Nikkei Eco 21 dont le numéro deux, on ne s’en étonnera pas, consacre son principal dossier à la gestion des déchets et au recyclage. Il va sans dire que ce dernier magazine devrait connaître un succès important en abordant de front une question aussi sensible. Odaira Namihei |