Le 12 juillet dernier, jour où la France a basculé dans l’euphorie collective après la victoire de l’équipe de France face au Brésil en finale de la Coupe du monde, le Japon a également vécu une journée particulière à l’occasion des élections sénatoriales à l’issue desquelles le Parti libéral démocrate (PLD) du Premier ministre Hashimoto a enregistré une défaite retentissante. Un échec cuisant pour un homme qui avait fait des réformes une priorité absolue mais qui, faute d’une personnalité assez forte, n’a pas réussi à enclencher la machine. C’est le Parti communiste et le Parti démocrate qui ont été les grands bénéficiaires du scrutin. Les démocrates emmenés par Kan Naoto qui talonnent désormais le PLD dans les sondages apparaissent aujourd’hui comme l’alternative la plus crédible au pays du Soleil levant. Même si le pouvoir n’est pas encore à portée de main pour Kan Naoto, ce dernier, qui a été ministre de la Santé en 1996, ne manque pas une occasion pour rappeler qu’il est un homme d’Etat capable d’affronter la toute puissante bureaucratie et de la faire plier. C’est d’ailleurs le thème de son dernier ouvrage simplement intitulé Daijin (Ministre) publié chez Iwanami Shoten. L’ancien patron du ministère de la Santé, qui a obligé l’administration à reconnaître sa responsabilité dans l’affaire du sang contaminé, rappelle les devoirs d’un ministre face à ses administrés. Une leçon simple mais nécessaire.