Récapitulons : les engins motorisés sur la route, les mamachari et autres vélocipèdes sur le trottoir. Et les piétons, dans tout ça? Ne cherchez pas. En fait, c’est bien plus simple. Ici, davantage que le code de la route, c’est au feeling bien souvent qu’il faut se fier. Un vélo vous arrive en face en roulant à droite : qui fera l’écart pour laisser passer l’autre? Au feeling! Pas vraiment de danger. Le seul truc, c’est de faire comme la plupart des Japonais et de ne pas trop forcer sur la pédale. En revanche, entretenez bien votre avertisseur. Mieux ! Ne huilez pas vos freins quand ils commencent à couiner à vous déchirer les tympans: c’est plus efficace qu’une sonnette quand un piéton se refuse à vous laisser passer, et même les voitures vous prêtent attention.Mais le mamachari, pour certains, c’est bien plus qu’un vélo de ville. Kakuki Naomi, une amie qui travaille la nuit dans un karaoke, n’hésite pas à faire des kilomètres en pédalant pour faire le plein de soleil pendant ses jours de congé. Récemment, elle s’est fait le Pavillon d’Or comme ça en une journée, ceci en partant de son domicile à Osaka : 120 km aller-retour! Et pour tenir la distance, un zabuton (coussin traditionnel) fixé sur la selle : une technique héritée de sa mère. Plus gonflé, le tour du Japon en mamachari! Parti du nord de Tôkyô équipé d’un sac à dos, d’un téléphone mobile et de sa bonne vieille mécanique, un jeune Japonais a passé l’été 96 sur 2 roues. Retrouvez ses tribulations dans son carnet de route (http://www.uiter.ac.jp:8080/~s08114/okun/index.html) et découvrez les joies et les peines du mamachari. Ou, plus raisonnable : Hokkaido en mamachari (http://home. interlink.or.jp/~takaoka/kita00.html). Pierre Ferragut |