Le cycle “Cinéma japonais” présenté par Arte se termine avec trois films inédits d’Itami juzo, et deux films récents de Teshigahara Hiroshi, Rikyu (1989), autre version du Destin du grand Maître de thé Rikyu, également filmé par Kumai Kei, et La Princesse Goh (Go-hime, 1992), uvre à caractère historique qui ne figure pourtant pas parmi ses meilleures: le propos s’y fige souvent dans un académisme formel qui surprend de la part de l’auteur célèbre de La femme des sables (Sunna no onna, 1963), déjà diffusé par la chaîne.
Plus intéressants appa-raissent les comédies sociales d’Itami Juzo, cinéaste-écrivain qui, rappelons-le, se suicida le 20 décembre 1997 à l’âge de 64 ans. La Femme porte-bonheur (Ageman, 1990), et l’Avocate (Minbo no onna, 1992), font suite au fameux diptyque de L’inspectrice des impôts (Marusa no onna, I et II) qui manque à cet hommage et sont typiques de la manière Itami, à laquelle se soumet son épouse-actrice Miyamoto Nobuko: satire grinçante des travers de la société nipponne dévorée par l’appât du gain, avec un sens de l’efficacité dramatique et comique parfois trop appuyé (gros plan, grimaces, insistance de la caméra), mais qui poursuit d’une certaine façon la veine des satires brillantes d’Ichikawa Kon. Le film le plus intéressant reste La dernière danse (Dai byônin, 1993) métaphore du Japon malade (imaginaire?) servie par le grand acteur Mikuni Rentaro. A voir de toute façon pour jauger l’évolution de l’auteur de Tampopo, seul film d’Itami distribué en France, et qui demeure sans doute son meilleur.
“Soreja mata”
Max Tessier
A voir sur Arte L’Avocate, le 3 juillet à 23h55 La Dernière danse, le 6 à 22h
Rikyu et La Princesse Goh, le 13 à partir de 20h45.