Alors que la sortie du film d’Ito Shunya sur le général Tojo, l’un des principaux responsables de l’entrée en guerre du Japon et de son comportement pendant le second conflit mondial, suscite de vives réactions au Japon et dans le reste du monde (voir Japon sous presse, p. 12), le mensuel Sekai publie depuis sa livraison du mois de mai, les confessions écrites de plusieurs militaires et fonctionnaires nippons. Arrêtés et condamnés par les autorités chinoises à l’issue de la guerre, ces personnes ont eu des responsabilités importantes sur le continent chinois et dans l’ex-empire fantoche du Manchukuo. Même si l’on ne trouve aucun détail sur les exactions commises par les troupes impériales dans ces récits autobiographiques, il n’empêche que ces témoignages permettent de comprendre la stratégie d’invasion de la Chine par l’empire du Soleil levant. Le mensuel japonais publie ainsi pour la première fois l’intégralité de ces textes que des chercheurs chinois avaient partiellement utilisés pour étayer la thèse de la guerre d’agression commise par le Japon. Comme le souligne Arai Toshio, l’un des responsables de la publication de ces témoignages, l’important était de montrer que les visées de guerre du pays du Soleil levant étaient très claires et que le souci de mettre à genou la Chine était bien une priorité. Si cela ne fait aucun doute aujourd’hui pour la plupart des Japonais, il reste un petit nombre d’irréductibles comme Ito Shunya qui insistent sur l’innocence du Japon. Odaira Namihei |
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