Janvier 1923, le premier numéro de Bungei Shunjû faisait son apparition dans les rayons des libraries japonais. Créé par le romancier Kikuchi Kan, le mensuel a fêté en ce mois de janvier 1998 son 75e anniversaire. Considérée comme l’une des plus prestigieuses publications de l’Archipel, la revue propose pas moins de 300 pages d’articles à chaque livraison. Très appréciée des cadres supérieurs et des dirigeants d’entreprise, la vieille dame de l’édition japonaise offre un compromis intelligent entre sujets d’actualité et réflexion littéraire. Dans le numéro inaugural de 1923, les grandes plumes de l’époque, Akutagawa Ryûnosuke, auteur entre autres de Rashômon, Kojima Masajirô et le jeune Kawabata Yasunari, futur prix Nobel de littérature, ont apporté leur contribution et donné le ton à ce qui allait devenir une référence dans l’édition nippone. 75 ans plus tard, la revue mensuelle a peut-être perdu un peu de sa superbe d’un point de vue littéraire, mais elle demeure un rendez-vous intéressant pour ceux qui souhaitent un regard critique sur la vie politique, économique et sociale de l’Archipel. Pour son 75è anniversaire, Bungei Shunjû a demandé à 100 Japonaises célèbres de raconter l’histoire du Japon de ces 80 dernières à travers le portrait de leur père, frère ou époux. On y croise aussi bien l’ancien Premier ministre Ohira que Ryû Chishû, l’acteur fétiche d’Ozu. Au travers de ces témoignages, c’est tout un pan de l’histoire contemporaine qui défile sous nos yeux. Après 75 ans d’existence, le mensuel Bungei Shunjû a encore de belles années devant lui. Bon anniversaire… Odaira Namihei |