On dit au Japon qu’un poisson-chat géant habiterait sous l’Archipel et que ses mouvements seraient à l’origine des séismes. On dit au Japon que des lapins habiteraient sur la lune et qu’ils y pileraient du mochi. On dit au Japon que le renard se transformerait en femme pour séduire et tromper les malheureux voyageurs égarés… Ces trois histoires issues du folklore ne sont qu’une infime partie du très riche rapport qu’entretiennent les Japonais avec les animaux. Ma rencontre avec eux a commencé pour moi lors d’un séjour à Tokushima, ville de l’île de Shikoku. C’est au cours de mes promenades dans cette ville de province, loin des tumultes de Tôkyô, que j’ai alors remarqué à quel point les animaux étaient omniprésents. Des animaux vivants et réels, mais surtout des représentations d’animaux peuplent la ville japonaise. Il n’y a qu’au Japon où l’on peut trouver une si forte présence animale. Toutefois, ce pays n’est pas pour autant un paradis pour animaux, car la place qu’on leur accorde est finalement symbolique. Il s’agit, avant tout, d’un bestiaire docile et compatible avec la modernité du Japon. J’ai souhaité aborder ce sujet de manière légère et ludique en suivant un jeu de piste improvisé dans le but de débusquer et de dévoiler ce bestiaire réel et imaginaire. Comme les gosses qui s’amusent à attraper des papillons, j’ai retrouvé ce plaisir simple et enfantin lorsque je photographiais les signes manifestes ou cachés de cette présence animale. Ce fil d’Ariane, que je me suis inventé, m’a permis de (re)découvrir le Japon d’une autre manière, révélant ainsi une certaine sensibilité à la nature dont l’attachement aux animaux me semble être une des expressions les plus marquantes.
Chung-Leng Tran
Du 17 au 28 janvier à Espace Japon
Vernissage le 18 janvier de 18h à 20h
9, rue de la Fontaine au Roi 75011 Paris
du mardi au vendredi de 13h à 19h
samedi de 13h à 18h