Yôjôkun, rédigé par Kaibara Ekken, docteur confucianiste, et Chiyomigusa, ouvrage d’un bonze anonyme de l’école de Nichiren sont les deux textes fondateurs de la médecine japonaise traditionnelle. Le premier est plus amusant, le second traitant essentiellement des sûtras qui se rapportent aux soins à apporter aux défunts. On y apprend d’abord que notre corps, “si vénérable que rien ne peut le remplacer”, ne nous appartient pas exclusivement. Nous devons à nos parents de prendre soin de nous-mêmes : “il n’y a pas plus grande ingratitude, que de mettre fin à ses jours”. Les préceptes qui suivent nous apprennent quels soins nous assureront bien-être et longévité, car “il est nécessaire de vivre longtemps afin de goûter les plaisirs de la vie” : il faut maîtriser ses désirs, bouger son corps, bien respirer, ne pas manger à satiété et jeûner après un excès (…). Si le caractère scientifique de toutes les recommandations de Chiyomigusa n’est pas démontré (est-ce que claquer des dents plusieurs fois prévient vraiment la formation de caries ?), on ne peut qu’être séduit par ces règles de vie ancestrales. Rappelons-nous donc que “les petites négligences dans la vie quotidienne font les grandes maladies”, tandis qu’“une journée pleine de joies multiplie le temps”. Guibourg Delamotte* *Après un diplôme de droit de l’Université de Paris II et d’Oxford et une maîtrise de japonais à l’INALCO, prépare actuellement le concours des Affaires étrangères. |
LA MÉDECINE TRADITIONNELLE JAPONAISE Troisième vol. des œuvres classiques du Bouddhisme japonais, traduites et annotées par ASUKA Ryôko, L’Harmattan, 2001, 21,35euros |