Ça y est, nous y voilà. En plein dans la saison des pluies… Elle débarque rituellement à la mi-juin pour repartir (si tout va bien) un mois plus tard, en laissant derrière elle pour le reste de l’été une moiteur tenace et ramollissante. L’omniprésence de la pluie fait du parapluie l’objet de toutes les convoitises. Car les innombrables averses ne préviennent pas toujours, de ce ciel si bas qu’on se croirait la tête dans les nuages. Et comme il y a toujours des étourdis qui sortent de chez eux le matin en oubliant leur pépin, des parapluies à 300 yens sont disponibles dans les konbini, les kiosques à journaux, et on peut même trouver des distributeurs automatiques à des endroits stratégiques comme les sorties de gare. Avec un peu de chance, on en trouve parfois à 100 yens. Vous avez sûrement déjà vu l’un de ces parapluies transparents presque tout en plastique abandonné dans la rue après usage dans l’attente d’un éventuel recyclage, ou même jeté parmi les ordures, toile éventrée et baleines au vent. Aucun scrupule, semble-t-il. A un tel prix, il ne faut certes pas espérer pouvoir réutiliser son parapluie l’année suivante, mais de là à y trouver de quoi justifier ses étourderies matinales, le gâchis est évident. Je ne parle même pas de ces pochons en plastique mis à la disposition des clients qui y glissent leur parapluie dégoulinant le temps d’une course et qui s’en débarrassent en ressortant pour mieux remettre ça au magasin suivant.
Est-ce pour cela que certains se privent, à l’image de ce lycéen qui n’a que son cartable pour se couvrir la tête? A courir comme un dératé, le voilà complètement trempé: bisho bisho
Pierre Ferragut