Environ 10 millions de Japonais de 20 à 34 ans continuent à vivre chez leurs parents une fois entrés dans la vie active, et leur nombre ne cesse d’augmenter. Avantage évident à ce refus d’indépendance : pouvoir dépenser toute sa paie en voyages à l’étranger, vêtements de marque, sorties le soir ou belles voitures. Il est vrai aussi, comme le rappelle F. Amaoua dans Libération, que le coût très élevé des loyers dans les grandes villes n’encourage pas à couper le cordon ombilical, et que traditionnellement une jeune fille non mariée se doit d’habiter chez ses parents jusqu’à son mariage pour attester de ses bonnes mœurs. Mais cette situation ne manque pas d’inquiéter. Il y a d’abord ceux qui considèrent que ces jeunes, trop gâtés, ont perdu le sacro-saint “sens de l’effort”. Et puis il y a ceux qui s’alarment de voir toutes ces jeunes filles refuser de se marier et d’avoir des enfants, mettant ainsi en péril l’avenir démographique de leur pays. Le nombre de femmes qui atteignent la trentaine sans être mariées est en effet passé de 30 à 50 % au cours de ces quinze dernières années, et les naissances hors mariage restent l’exception. Enfin certains sociologues voient dans ce prolongement du célibat une fuite inquiétante devant les responsabilités. Le cinéaste Kurosawa Kiyoshi a-t-il pour autant raison quand il déclare que “Aujourd’hui les jeunes ne désirent plus rien, ils n’ont plus de rêves”? L’article de P. Pons dans Le Monde tendrait à le faire croire. En février dernier, deux adolescents de 13 et 14 ans ont tué leur mère en la rouant de coups parce qu’elle était ivre et ne leur avait pas préparé leur dîner. En avril, un lycéen a poignardé une femme de 65 ans, pour “faire l’expérience de tuer quelqu’un”. Enfin, début mai, un jeune de 17 ans sortant d’un hôpital psychiatrique a détourné un autocar et pris une dizaine de passagers en otages. Il a égorgé une femme de 68 ans et blessé cinq autres passagères. Même si la délinquance juvénile reste relativement faible au Japon, la gravité des actes de violence commis par des jeunes a considérablement augmenté récemment. En 1999, 110 mineurs ont ainsi été accusés de meurtre. Ces trois faits divers particulièrement tragiques ont mis cette violence en lumière, donnant des arguments aux partisans d’un renforcement de la loi sur la délinquance juvénile. Un projet de loi en ce sens est d’ailleurs débattu actuellement au Parlement. Ne mettent-ils pas également en lumière, tout comme le phénomène des “célibataires parasites”, la responsabilité relative des parents? On peut se poser la question. |
Frédérique Amaoua, “Au Japon, la génération “célibataires parasites””, Libération, 17/04/00.
Philippe Pons, “Ces faits divers où le Japon découvre une jeunesse qui l’inquiète”, Le Monde, 05/05/00. |
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M.-C. R., “Alcatel s’allie à Fujitsu”,
Le Figaro, 03/05/00. Euguérand Renault, “Alcatel et Fujitsu s’allient dans le mobile de troisième génération”, Le Monde, 03/05/00. |