Si vous ne le saviez pas encore, Tezuka Osamu a produit une quantité d’œuvres pour le moins impressionnantes. Certaines d’entre elles sont devenues des “classiques” comme Astro Boy (Tetsuwan Atomu) dont une adaptation cinématographique débarque sur nos grands écrans actuellement. Mais parmi toutes celles qu’il a produites, il y en a qui sont moins connues, mais qui méritent de l’être. C’est le cas notamment de La femme insecte, manga publié initialement en 1970-1971, à un moment clé de l’histoire du Japon contemporain. Observateur attentif du monde qui l’entoure, Tezuka a voulu une nouvelle fois mettre en évidence toute la compléxité de la société japonaise incarnée par cette femme qui construit son succès, en copiant les autres. Ne disait-on pas à l’époque que le Japon n’était qu’un copieur des technologies occidentales ? Au-delà de cette métaphore, on retrouve dans ce manga toutes les caractéristiques du talent de Tezuka. Le découpage qui rappelle le cinéma avec ses gros plans et ses travellings. Une œuvre essentielle qui rappelle pourquoi Tezuka a souvent été copié mais jamais vraiment égalé. C. L.
Tezuka Osamu
La femme insecte,
trad. par Emmanuel Bochew, éd. Casterman, coll. Sakka, 15€