Lorsque la rédaction d’OVNI a décidé de consacrer un numéro spécial à “Paris pas cher”, nous nous sommes demandés si nous pourrions trouver à Tokyo de bonnes adresses pour que le Français de passage puisse profiter de la capitale japonaise à moindre coût. Notre objectif était de trouver le moyen de dormir, manger, circuler pour moins de 10 euros (1300 yens) par activité. Pari réussi.
LE LIT LE MOINS CHER DE LA CAPITALE
Trouver une chambre à moins de 10 euros à Paris relève de la mission quasi impossible. Alors que dire de Tokyo qui figure au cinquième rang des villes les plus chères du monde, selon le classement UBS publié le 20 août 2009. Pourtant il existe plusieurs hôtels dans la capitale nippone qui proposent d’accueillir le voyageur sans le sou dans des conditions tout à fait acceptables. Bien sûr, il ne faut pas s’attendre au luxe des grands hôtels si nombreux à Tokyo, mais ils surprendront favorablement ceux qui ont eu parfois à loger dans certains hôtels parisiens “étoilés”. Deux d’entre eux ont retenu notre attention. Le premier s’appelle Senju Tamuraya. Situé à une petite dizaine de minutes à pied de la gare Minami senju (ligne de métro Hibiya ou lignes de train Jôban et Tsukuba Express), il possède deux types de chambres (3 ou 4 tatamis). Pour ceux qui n’ont jamais fait l’expérience de dormir sur un futon, c’est l’endroit rêvé. Compte tenu du tarif, on comprendra que les toilettes et la salle de bain soient communes, mais elles sont impeccables. Seul inconvénient, la salle de bain n’est accessible que le soir entre 19h et 21h. L’autre hôtel a pour nom Palace House. Plus proche de Minami-senju (5 minutes à pied), il est cependant moins accueillant et le fait qu’il soit réservé seulement à la gent masculine y est sans doute pour beaucoup. Néanmoins, il propose la nuit pour 1000 yens [7,4 euros]. A ce prix-là, on ne fera pas trop la fine bouche.
Claude Leblanc
Tamuraya 7-29-10 Minami-senjyu, Arawaka-ku,
116-0003 Tokyo Tél. 03-3807-3951
Palace House 2-31-6 Kiyokawa, Taito-ku, 111-0022 Tokyo
Tél. 03-3875-5234
COMMENT S’EN METTRE PLEIN LA PANSE…
Sushi, tonkatsu, râmen… La cuisine japonaise nous fait rêver depuis qu’elle a envahi les rues de nos villes avec ces dizaines de restaurants qui proposent souvent des plats dit japonais mais qui n’ont pas la saveur ni le goût de ceux que l’on peut déguster sur place. Comme vous le savez peut-être, Tokyo est la ville la plus “étoilée” du monde, depuis que le guide Michelin a décidé de s’intéresser en 2007 à la capitale nippone. Alors que Paris possédait 97 étoiles, Tokyo l’a détrônée avec 191 étoiles. Au total, ce sont 150 restaurants qui ont obtenu au moins une étoile. Parmi eux, huit ont reçu la distinction suprême : “3 étoiles”. Bien sûr, déjeuner ou dîner dans un de ces établissements coûte cher et malgré toute la bonne volonté du monde, nous ne sommes pas parvenus à en trouver un qui propose un menu à moins de 10 euros. Ne vous inquiétez pas pour autant, il y a bien d’autres restaurants dans la capitale (on parle de 160 000). La grande majorité d’entre eux propose des menus à prix fixe (teishoku) entre 5 et 7 euros. Il existe aussi des chaines de restauration comme Yoshinoya, célèbre pour ses gyûdon (bœuf en lamelles et oignons marinés sur lit de riz), qui sont susceptibles de répondre à une petite faim.
Mais pour une grosse faim ? Les Français ont la réputation d’être de bons mangeurs et buveurs. Il faut croire que les Japonais en ont pris conscience puisque depuis une quinzaine d’années, les notions de tabehôdai (nourriture à volonté) et nomihôdai (boisson à volonté) ont connu un développement important. En vérité, les touristes français n’y sont pour rien. On le doit plutôt à la crise économique qui a commencé au début des années 1990 et qui a affecté le secteur de la restauration. En effet, les Japonais qui consacraient un budget assez important dans les sorties au restaurant ont considérablement réduit leurs dépenses. Pour tenter de les faire revenir, de nombreux restaurants ont instauré le tabehôdai et/ou le nomihôdai. Dans les années 1995-1996, les magazines consacraient des dossiers spéciaux à cette pratique qui n’est aujourd’hui plus aussi répandue, mais qui demeure présente dans certains établissements. Partant du principe que l’appétit vient en mangeant, nous avons donc privilégié ces restaurants généreux et souvent bons dans notre mission Tokyo pour moins de 1000 yens.
Si vous aimez les beignets de poulet (karaage) ou si vous voulez tout simplement essayer, vous pouvez vous rendre dans le seul restaurant de la capitale spécialisé dans ce plat très prisé. Karaage Daikichi – Shimokitazawa, c’est son nom, est ouvert tous les jours de 11h à 23h. Sa formule à volonté est très intéressante, mais elle est limitée dans le temps. Vous pouvez manger tout ce que vous voulez mais dans la limite de 90 minutes. A moins d’être un phénomène de foire, c’est tout à fait imaginable. A l’instar de ce restaurant qui appartient à la chaîne Daikichi dont la spécialité est le yakitori (brochette de poulet), Hinomaru (à ne pas confondre avec le constructeur de poids lourds) donne la possibilité à ses clients de boire à volonté pour moins de 3 euros. Lorsque les fins d’après-midi sont chaudes, une bonne bière fraiche est toujours la bienvenue. Et comme il fait encore très chaud en ce moment, autant en profiter. Je conviens qu’on attend autre chose que du poulet lorsqu’on se rend au Japon. Mais bien souvent, les restaurants de sushi ont des menus supérieurs aux 1300 yens que nous avions en poche et ne proposent quasiment jamais de plats à volonté. Itatoma, qui dispose de plusieurs succursales à Tokyo, propose dans son restaurant de Shinjuku de quoi satisfaire vos envies de thon, de daurade et autres poissons crus pour moins de 1300 yens et à volonté.
C. L.
Karaage Daikichi 2-34-11 Kitazawa, Setagaya-ku, Tokyo
Tél. 03-5454-1299
Hinomaru http://wakyo-japan.com/hinomaru
Itatoma 3-28-13 Shinjuku, Nakajima Bldg 2-3F
Tél. 03-3350-8976
UN BON MOYEN POUR SE METTRE DANS LE BAIN
Se rendre au Japon et ne pas faire l’expérience d’un bain dans un onsen (source thermale) ou un sentô (bain public), c’est comme si un Japonais allait à Paris sans jeter un œil à la tour Eiffel. La comparaison est peut-être exagérée, mais elle est voulue. Car il est rare que les Français (les touristes étrangers en général) acceptent de se déshabiller devant tout le monde, de se laver devant les autres et de profiter d’un bon bain chaud en compagnie d’inconnus. Pourtant c’est un moment agréable et pour peu que vous tombiez sur des voisins loquaces, vous pourrez récolter quelques tuyaux très utiles pour la suite de votre séjour. Des bonnes adresses de restaurants ou de jolis endroits à découvrir. Mais avant d’en arriver là, il faudra peut-être vous faire violence et accepter votre nudité et celle des autres. A Tokyo, il existe de nombreux sentô très abordables dans la mesure où l’entrée coûte entre 450 et 1000 yens. Parmi eux, nous vous recommandons le Rokuryû Kôsen. Situé à proximité du zoo et des musées d’Ueno, cet établissement a été fondé en 1931. Il conserve encore aujourd’hui son côté un peu vieillot qui lui confère un vrai charme. Sur son vaste mur, un paysage montagneux peint permet de s’évader lorsqu’on se décide enfin à se mettre dans le bain. Rokuryû Kôsen est ouvert tous les jours (sauf le lundi) de 15h30 à 23h. L’entrée est de 450 yens. C. L.
Rokuryû Kôsen 3-4-20 Ikenohata, Taito-ku, 110-0008 Tokyo
Tél. 03-3821-3826
A VÉLO, ON DÉPASSE LES AUTOS
En voyageur avisé, vous avez sans doute acheté un Japan rail pass avant votre départ pour le Japon. Par ailleurs, les voyages en métro sont également abordables. Cependant ceux qui sont allergiques aux transports en commun et qui voudraient découvrir Tokyo par d’autres moyens de transport se demandent sans doute comment faire. Tokyo Bike offre un service de location de bicyclettes implanté dans deux endroits de la capitale. Le premier se situe à l’hôtel Westin (ouvert 24h/24) et l’autre au Skybus Ticket Counter (10h-18h). Cependant, les tarifs dépassent les 2000 yens puisqu’il faut compter environ 14 euros pour 3 heures. Mais ne désespérez pas. En janvier 2010, ouvrira à Kitasando le Cycle Square qui permettra de louer des vélos de marques réputées pour 1000 yens les 4 heures. Un peu de patience donc et roulez jeunesse. C.L.
Tokyo Bike : http://www.hinomaru.co.jp/
TokyoBike/index.html
Cycle Square : 4-23-5 Sendagaya, Shibuya-ku, 150-8440 Tokyo
GRATUIT – 0 ¥ – MURYO – FREE
Pourquoi payer quand on peut profiter de certaines choses gratuitement ? La remarque est juste et il serait idiot de refuser les produits et services gratuits disponibles dans la capitale japonaise. Parmi les premiers objets qu’on vous offrira figurent les mouchoirs en papier. A la sortie des gares et des stations de métro ou encore dans les quartiers achalandés, il n’est pas rare que l’on vous tende un ou deux paquets de mouchoirs. L’étui sert de support publicitaire, voilà pourquoi on se fait un plaisir de vous les remettre. Bien sûr, vous pouvez aussi profiter de la presse gratuite. OVNI, par exemple, est aussi distribué à Tokyo. Il existe également d’autres publications gratuites que l’on trouve notamment dans les gares. Mais ce n’est pas le plus intéressant. Depuis quelques mois, l’entreprise Harimaya a ouvert des espaces où l’on peut boire du café et manger à volonté des biscuits sans avoir à ouvrir son porte-monnaie. Le Free Cafe Harimaya Station est ouvert de 10h à 19h. Ce serait trop bête de ne pas en profiter. C. L.
3-8-1 Kumigaseki, Chiyoda-ku, 100-0013 Tokyo
Tél. 03-5512-4747