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| Entretien : MIDORO SHÔICHI, LE M. RUGBY DE L’ASAHI SHIMBUN | |
| Ancien joueur de rugby, Midoro Shôichi est entré à l’Asahi Shimbun en 1988. Il est en charge du rugby depuis 1993 et publie une chronique Ballon ovale (en français dans le texte) sur le site Internet du quotidien. La Pourriez-vous nous parler du court passage de Jean-Pierre Elissalde à la tête de l’équipe du Japon ? Propos recueillis par Claude Leblanc |
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Comme de nombreuses autres disciplines sportives, le rugby a été introduit dans l’Archipel au moment où le pays s’ouvrait au reste du monde. C’est un professeur anglais, Edward B. Clarke, qui en a enseigné les règles en 1899 à des étudiants de la toute jeune université de Keiô à Tokyo. Quelques mois plus tard, ces mêmes rugbymen amateurs affrontèrent lors d’un match mémorable les membres britaniques du Yokohama Cricket & Athletic Club. La partie s’acheva sur une défaite des Japonais 5 à 35, mais elle n’empêcha pas le rugby de susciter un certain engouement parmi les étudiants japonais à une époque où la Grande-Bretagne figurait parmi les modèles à suivre. Sport masculin par excellence, le rugby a séduit les grandes universités du pays qui formaient alors la future élite nationale. C’est ainsi que les universités publiques et privées ont créé au cours des premières années du XXème siècle des clubs, lesquels se sont regroupés au sein d’une fédération nationale en 1926. Quatre ans plus tard, une sélection des meilleurs joueurs japonais rencontra une équipe du Canada pour le premier match international du Japon. Mais le ballon ovale fut rapidement remisé au placard par les autorités qui, engagées dans la Seconde Guerre mondiale, ne pouvaient pas tolérer que ce sport “ennemi” soit pratiqué sur le sol japonais. Voilà pourquoi le développement du rugby a été coupé dans son élan et a eu bien du mal à retrouver le même dynamisme après la guerre malgré les efforts des forces d’occupation pour promouvoir les disciplines occidentales. Les universités retrouvèrent leurs clubs et des entreprises se dotèrent d’équipes. Toutefois cela n’a pas permis au rugby nippon de décoller alors que dans le même temps le football voyait son nombre de licenciés s’envoler. Les bons résultats enregistrés par les footballeurs japonais depuis la mise en place de la J League professionnelle en 1993 a néanmoins incité les dirigeants de la fédération de rugby à suivre le même exemple. La création d’un championnat semi-professionnel, la Top League, en 2003, qui regroupe désormais 14 équipes, le recours à des entraîneurs étrangers comme le Français Jean-Pierre Elissalde (2005-2006) ou le Néo-Zélandais John Kirwan (depuis le début 2007) et le renfort de quelques joueurs étrangers au sein de la sélection nationale comme l’ex-Tongien Luatangi Samurai Vatuvei ou le Néo-Zélandais Philip O’Reilly marquent la volonté des dirigeants de se doter d’une grande équipe. Le Japon qui participe à la Coupe de monde depuis sa création en 1987 s’est d’ailleurs fixé un objectif très clair, celui d’atteindre les quarts de finale lors du prochain mondial en 2011. Placé sous la responsabilité de Kunda Masahiro, le projet ATQ (Advance To the Quarterfinal) est une priorité qui, s’il aboutit, devrait permettre au rugby de retrouver son dynamisme originel.


