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Tendance : LE MONDE DE L’ANIMATION VOUS SALUE BIEN |
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Entretien : TAKAHATA ISAO, RÉALISATEUR DE FILMS D’ANIMATION |
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![]() Takahata Isao est le réalisateur de nombreux longs métrages d’animation parmi lesquels Mes Voisins les Yamada, Pompoko et le fameux Tombeau des lucioles. Photo : Sayaka Nakagawa Atlan |
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| Que pensez-vous du succès de vos films en France ? T. I. : Cela me fait très plaisir. Comme je ne pense pas à la réaction des spectateurs étrangers lors du processus de création, cela est une sorte de bonus pour moi. Tous vos longs métrages Votre En 2004, vous avez fondé une association de cinéastes pour défendre l’article 9 de la Constitution. Que |
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Il est bien sûr encore trop tôt pour déterminer si cette politique de promotion pourra produire les résultats escomptés par les autorités japonaises, mais on peut affirmer que le succès des œuvres issues des studios de production nippons est la juste récompense d’un travail de création qui a commencé dans les années 1960. Même si les premiers films d’animation japonais ont été réalisés en 1915 quelques années après les projections de productions occidentales en 1909, tout le monde s’accorde pour dire que c’est la diffusion d’Astro le petit robot (Tetsuwa Atomu) de Tezuka Osamu qui marque le véritable début de l’animation japonaise telle que nous la connaissons encore aujourd’hui. Diffusée à la télévision, cette série est caractéristique de la production japonaise de dessins animés. En effet, à la différence de ce qui se faisait aux Etats-Unis et en Europe, la plupart des films d’animation japonais ont été produits par les chaînes de télévision qui en assuraient ensuite la promotion dans leur programmation. La mise en place d’un rendez-vous hebdomadaire pour les amoureux de dessins animés a contribué à donner un rythme particulier à ces séries qui pouvaient ainsi s’étaler sur des mois et des mois à la différence des longs métrages classiques dont le scénario est lié à la contrainte de temps. Par ailleurs, la télévision représentait une excellente opportunité pour de jeunes talents qui ne pouvaient pas s’exprimer au cinéma à une époque où les grands studios japonais s’intéressaient davantage aux films d’action ou à la nouvelle vague. Très vite, le film d’animation s’est révélé être un moyen d’expression très important pour ces créateurs d’un nouveau genre. Miyazaki Hayao ou encore Takahata Isao (voir son interview) font partie de cette génération qui a su mettre le film d’animation au service de leur engagement à un moment où les autres formes d’expression peinaient. On peut citer l’exemple d’ Horus, prince du soleil (Taiyô no ôji, horusu no daibôken, 1968) qui se présente comme un appel lancé contre la guerre que les Etats-Unis menaient au Vietnam. C’est cette même volonté d’explorer les peurs, le futur pas toujours glorieux de nos sociétés qui a permis à des réalisateurs aussi talentueux que Otomo Katsuhiro ou Kon Satoshi à nous offrir des œuvres fortes et originales. Pas étonnant dans ces conditions que le public soit si sensible à cette originalité et plébiscite leurs productions. Rappelons que les Français ont eu aussi leur époque avec un Paul Grimault (Le Roi et l’oiseau) que de nombreux réalisateurs japonais vénèrent.


