LE CAS HORIE
Depuis le lundi 16 janvier dernier, Horie Takafumi, l’homme d’affaire récemment le plus médiatisé au Japon, ne fait plus que quelques brèves apparitions à son luxueux bureau de Roppongi Hills. Après 11 années d’une fulgurante ascension, le procureur de Tokyo lui a envoyé des fonctionnaires en visite (voir p. 15). Sa société, Livedoor, est soupçonnée de s’être enrichie illégalement en manipulant ses comptes. En 1996, Horie quitte prématurément la section littéraire de la prestigieuse université de Tokyo pour monter une société de création et édition de sites Internet, logiciels et consulting informatique. Il a seulement 22 ans et il devient rapidement l’icône de la jeune génération désireuse de réformes. Au plus haut de son ascension, les médias étaient le porte-parole de ses critiques sur le retard du système financier japonais, sur le monopartisme japonais et le triangle de fer qui lie depuis 50 ans les hauts fonctionnaires, les patrons des travaux publics et le Parti libéral démocrate.
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Le portail internet qui fait imploser Tokyo, Michel Temman, Libération, 19/01/2006. Le roi de l’Internet nippon chute et ébranle la Bourse de Tokyo, Valérie Collet, Le Figaro, 19/01/2006. Au Japon, l’affaire Livedoor secoue les partisans d’un capitalisme moins conventionnel, Philippe Pons, Le Monde, 24/01/2006. Le krash d’un génie du Net, Michel Temman, Libération, 24/01/2006. |
MÉNAGE D’HIVER L’hiver est rude cette année. Non seulement les températures sont les plus froides jamais enregitrées depuis 20 ans, et la neige s’amoncelle, mais voici qu’il faut se battre en vain pour le droit de passer l’hiver dans un abri de fortune, dans deux des plus grands parcs d’Osaka. Finalement, à Utsubo et Osakajo, les 300 agents municipaux, 350 gardes de sécurité et 350 policiers ont eu raison des 22 sans-abri qui occupaient “illégalement” les lieux depuis que la date de l’ultimatum du 24 janvier était passée (la ville prépare des “événements majeurs” dans ces parcs pour le printemps). Déjà habitués aux coups des chimpira, yakuza de bas-rang, les sans-abri ont dû cette fois subir la force du gouverneur d’Osaka, médecin de profession. Quel sera le sort de ceux qui, chaque hiver plus nombreux, trouvent refuge sous les bâches bleues, non seulement dans les parcs, mais aussi au pied des buildings, sous les ponts et sur les trottoirs des villes japonaises ? |
Le gouvernement d’Osaka préfère les roses aux sans-abri, Michel Temman, Libération, 4-5 février 2006. Des méduses géantes envahissent la mer du Japon, Jérôme Fénoglio, Le Monde, 5/01/2006. |
J’ACHÈTE, TU ACHÈTES… Ce boîtier électronique est-il le Must-Have pour les accros du shopping ou bien Big-Brother dans le sac à main ? Le grand magasin Mitsukoshi a mis en place un nouveau système pour cinquante de ses meilleurs clients. Premièrement, arroser le client de messages sur son portable, en lui présentant les nouveaux produits. Deuxièmement, l’envie de passer au magasin n’ayant pu être réfrénée, lui souhaiter la bienvenue quand il en franchit le seuil. Troisièmement, pouvoir le localiser à tout instant et lui donner les informations relatives aux promotions du jour. Enfin, tenir à disposition les employés équipés d’un récepteur téléphonique, afin qu’ils puissent accourir si le client presse le bouton “s’il vous plaît ?” de son boîtier. Ajouter à cela quelques bornes électroniques permettant de l’informer sur les produits par simple lecture électronique du code barre… Si le fidèle client repart sans rien acheter, ça se saura ! |
A Tokyo, un grand magasin japonais utilise le téléphone mobile pour fidéliser ses clients, Jean Mesmer, Le Monde, 21/01/2006. |
Marianne Bié |