Avril. Quatrième mois du calendrier, mais premier d’une nouvelle année en bien des points ici au Japon. Le printemps s’est installé. Les cerisiers sont en fleurs, et avec eux la nature renaît. Un nouveau cycle des saisons commence. Cycles scolaires, cycles d’entreprise: tout prend un nouveau départ. Nouvelles classes, nouvelles têtes, nouveaux collègues, nouvelles fonctions, nouvelles responsabilités, nouveaux budgets, nouvel environnement. La société suit le rythme des saisons, et l’effervescence printanière lui apporte chaque année un nouveau souffle. Emporté par tout ce dynamisme ambiant et l’esprit néanmoins apaisé par le retour des beaux jours, on appréhende les semaines à venir avec entrain et bonne humeur. Les réunions se succèdent au travail, sérieuses et peu enjouées mais largement compensées par de joyeuses veillées sous les cerisiers où le saké coule à flot. Bien sûr, comme en France, le nouvel an est là pour remettre les pendules à l’heure. On se réunit fin décembre pour enterrer l’année qui s’est écoulée lors de soirées tout aussi arrosées, mais la langueur qui caractérise les premiers jours de janvier est bien loin du renouveau d’avril. Rose vif, rose pâle ou blanc, autant de nuances qu’il existe de variétés de cerisiers. Certains fleurissent plus tard que les autres. Et quand les derniers pétales sont tombés, après une ultime danse aussi légère qu’éphémère : chira chira, on se rappelle le temps qui passe. Ainsi vont les saisons, ainsi va la vie. Pierre Ferragut