Un soir, alors que je regardais les infos à la télé (la NHK ou toute autre chaîne privée, peu importe, les images objet de mon attention ont fait le tour des journaux télévisés de la journée), je suis tombé sur un reportage, tourné le jour même, pour le moins cocasse. Sur le coup, la première chose que je me suis dit, c’est: ça y est, je le tiens mon prochain article… Je vous explique. Dans les premières secondes du reportage, on ne comprend pas ce qui se passe. Une horde de policiers affrontent une bande de manifestants. Non. Nous sommes dans un stade. Dans les gradins, plus exactement. Les rebelles sont des supporters déchaînés. Les coups partent de tous les côtés. Un puissant jet d’eau repousse quelques rebelles. Trois d’entre eux parviennent à escalader le grillage de protection et tentent de gagner la pelouse, stoppés net dans leur élan par trois chiens policiers… Quelque chose cloche: le terrain est désert. En studio, la journaliste reprend enfin la parole. Je souris. Je viens d’assister à une simulation policière en prévision de la coupe du monde de football et de l’arrivée des hooligans sur le territoire japonais. Je me demande d’ailleurs comment j’ai pu me faire avoir, tant les médias nous rabâchent cette crainte de voir leur coupe du monde gâchée par une bande de fous furieux. Les supporters nippons ont quand même une toute autre réputation, et si les Japonais, supporters ou non, aiment se soûler à la bière, la seule chose à redouter d’eux c’est de les voir un peu partout à une heure avancée de la nuit chercher vainement leur maison, bourrés comme des cochons: guden guden.