Une solution à l’amiable a finalement été trouvée entre un groupe de plaignants chinois victimes de travail forcé pendant la guerre et le géant de la construction Kajima Corp., cinq ans après que les premiers aient intenté un procès au groupe industriel japonais. Les plaignants avaient été déboutés en 1997 par le Tribunal de Tokyo pour expiration du délai légal de 20 ans pour ce type d’indemnisation, mais les juges avaient demandé en appel aux deux parties de trouver un compromis. Kajima a donc finalement accepté de les indemniser et versera 500 millions de yens à un fond destiné aux survivants (il y en a très peu) et aux familles des victimes des conditions de vie désastreuses dans ses mines de cuivre de Hanaoka entre 1944 et 1945. Ce compromis doit probablement au précédent allemand de création d’un fonds pour indemniser les victimes du travail forcé du régime nazi, mais dans le cas japonais la responsabilité de l’Etat a malheureusement soigneusement été écartée du débat. Esperons qu’il ouvre cependant la voie à d’autres ententes, puisqu’une soixantaine de plaintes sont déposées actuellement devant la justice japonaise et à l’étranger, parmi lesquelles celle des “femmes de réconfort” et celle de victimes de vivisection et d’expérimentations d’armes biologiques menées par la tristement célèbre Unité 731 en Mandchourie. |
Philippe Pons, “Des travailleurs forcés chinois, victimes du Japon impérial, vont être indemnisés”, Le Monde, 01/12/00.
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RETOUR AU PAYS Alberto FUJIMORI, fils d’émigré japonais au Pérou, est de retour dans le pays natal de ses parents dans des conditions très particulières. Elu en 1992 à la tête du Pérou, c’est en effet à l’occasion d’une visite privée au Japon qu’il vient d’annoncer qu’il démissionnait de ses fonctions présidentielles. En tant que fils d’émigré il peut, ainsi que sa fille qui est à ses côtés, y obtenir un permis de résidence à vie. Il pourrait même bénéficier de la nationalité nippone car son nom figurerait sur le registre d’état civil japonais. Or, quand on sait le nombre d’accusations de corruption qui pèsent contre lui, on comprend qu’il ait envie de prolonger son séjour au pays du Soleil levant. Les autorités japonaises ne semblent d’ailleurs pas particulièrement vouloir l’en dissuader et n’ont fait aucun commentaire sur sa destitution. Il faut dire, comme l’écrit P. Pons dans Le Monde, que “L’ex-président bénéficie en effet d’un statut privilégié étant donné la “dette” du Japon à son égard dans l’affaire de la libération, le 22 avril 1996, des otages – dont de nombreux Japonais – détenus par le groupe rebelle Tupas Amaru à la résidence de l’ambassadeur du Japon à Lima.” |
M-L. C. et M. T., “Le président péruvien démissionnaire bat sa coulpe”, Libération, 22/11/00. P. Pons, “A Tokyo : “Je compte rester ici longtemps””, Le Monde, 23/11/00. P. Pons, “Fujimori, le président péruvien destitué, est un “ami” embarassant pour le Japon”, Le Monde, 24/11/00
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P. Pons, “Japon : une motion de censure menace le gouvernement Mori”, Le Monde,
19-20/11/00. Richard Werly, “Un Premier ministre en sursis au Japon”, Libération, 21/11/00. P. Pons, “Le “putsch” au sein du Parti libéral démocrate au pouvoir au Japon a avorté”, Le Monde, 22/11/00.
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