Observateur privilégié de la société japonaise, l’écrivain Murakami Ryû est ce qu’on peut appeler un homme engagé, ce que certains appelaient il y a un siècle un intellectuel. Publié en France par les éditions Philippe Picquier, il est connu dans l’hexagone pour ses romans dont le dernier vient de paraître. Mais Murakami est aussi cinéaste à ses heures. Il a adapté, il y a quelques années, un de ses livres, Kyoko, pour le grand écran, avec un succès mitigé. Mais ce qui le distingue d’autres écrivains de sa génération, c’est son engagement dans la politique au sens noble du terme. Murakami est un citoyen motivé et intéressé par la situation de son pays. Il participe au projet Japan Mail Media dont l’objectif est de passer au crible les grands sujets comme l’éducation ou la nouvelle économie. Ouvert aux nouvelles technologies, il associe en permanence le papier à Internet, estimant que tout bon écrivain moderne qui se respecte ne doit pas négliger la Toile lorsqu’il publie des ouvrages. Son dernier roman, Kibô no kuni no eguzodasu (Exode au pays de l’espoir, éd. Bungei Shunjû) dans lequel il raconte le départ des enfants japonais vers Hokkaidô où ils créeront un pays idéal, n’échappe pas à cette règle. Parallèlement à la publication du livre, l’auteur a lancé un site (http://www.ryu-exodus.com) composé d’interviews et d’éléments pour étayer le travail de l’écrivain qui s’apparente à celui d’un journaliste. D’ailleurs il vient de mettre en vente un ouvrage dans lequel il explique l’enquête qu’il a menée pour aboutir à son roman. Odaira Namihei |