La nuit tombe vite au Japon en été, les gens dînent tôt toute l’année, les cinémas proposent rarement des films après vingt heures, l’humidité ambiante ramollit tout le monde… Alors, ennuyeux le Japon en été? Sûrement pas si l’on apprécie les feux d’artifice. Elément de la culture populaire japonaise au même titre que la tournée des cerisiers en fleurs au printemps, ils représentent dans le cœur des Japonais la manifestation par excellence des soirées d’été, le moment à ne pas manquer et à partager en famille, en couple ou entre amis, pour se sentir vraiment du pays. Etalés sur près de six semaines, de mi-juillet à fin août, ils occasionnent localement d’impressionnants déplacements de foules. Certaines rues sont interdites à la circulation pour la soirée et les yatai, ces stands de foire en tous genres, les transforment en une espèce de kermesse haute en couleur aux allures de métro aux heures de pointe. La cohue est telle qu’il est généralement recommandé d’arriver à l’avance pour réserver sa place. Les premières silhouettes en yukata (kimono d’été) se succèdent à la sortie du métro où l’on distribue des éventails en plastique recouverts de messages publicitaires. On se faufile comme on peut parmi les odeurs de yakitori, takoyaki, yakisoba ou autre okonomiyaki, le tout au son des semelles de bois des geta. Tout se ressemble plus ou moins lors des feux d’artifice au Japon, c’est le décor qui change. Les rives de la Yodogawa à Osaka le 3 août ou celles de la Sumidagawa à Tokyo le 26 offrent certainement le cadre idéal à ce type de festivité. Mais s’il y a un feu d’artifice qui dépasse tous les autres par son envergure, c’est bien le PL hanabi. Organisé le 1er août par la nouvelle religion Perfect Liberty à Tondabayashi (préfecture d’Osaka), il est le plus grand du monde avec 120000 détonations en 65 minutes.
Attention aux oreilles: dôn !
Pierre Ferragut