Depuis des mois, l’un des principaux sujets de préoccupations des Japonais concerne la police, laquelle, à l’image de nombreuses institutions nippones traverse des difficultés importantes. Comme d’autres secteurs de la société japonaise, la police a besoin d’être réformée afin de répondre aux nouveaux défis posés par un pays en pleine mutation. Pour la plupart des Japonais, la police n’est plus à la hauteur. Ses quelque 263 000 membres, dont 227 000 officiers, sont sous le feu des critiques. On leur reproche d’être corrompus, de faire preuve d’incompétence et de manquer de résultats. Un sondage publié fin janvier par le Yomiuri Shimbun confirmait la mauvaise opinion de la population à leur égard. Questionnées sur la confiance qu’elles accordaient à cinq services publics (banques, écoles, hôpitaux, police et chemins de fer), les personnes interrogées plaçaient la police en dernière position (52 %), loin derrière les chemins de fer (75 %). L’enquête intervenait quelques jours après la démission du numéro un de l’Agence de police nationale, Sekiguchi Yuko, impliqué dans une série d’affaires de drogue et de sexe. La défiance des Japonais vis-à-vis de leur police peut s’expliquer par une montée régulière de la criminalité. Dans un petit ouvrage récent publié par les éditions Iwanami Shoten “Keisatsu wa kawaru ka” (Changer de police ?), Kobayashi Michio analyse cette situation et le contexte qui a amené les services de police à “mal tourner”. Au-delà du simple constat, il propose leur réforme, laquelle doit obligatoirement passer par une mise à plat complète du système. Mais les résistances demeurent nombreuses et il est probable que cela prendra pas mal de temps avant que les Japonais retrouvent leur foi en leur police.