Les rues au Japon sont propres, dit-on. Effectivement, à en croire le nombre de jeunes qui s’assoient à même le sol sans vraiment se soucier de l’état de leur derrière, la poussière serait bien en peine à recouvrir routes et trottoirs comme elle le fait si bien dans beaucoup de nos quartiers parisiens. N’empêche que si les rues ignorent dans l’ensemble mégots, crottes de chien et autres chewing-gums, ça n’en fait pas pour autant des voies complètement dégagées et prêtes en permanence à servir de décor pour une photo souvenir. Les ordures y sont parfois en si grande quantité que s’y aventurer en voiture vous oblige à jouer les pilotes de slalom. Des ordures souvent des deux côtés de la route dans des rues où il n’y a généralement pas de trottoirs. Et toutes ces ordures ménagères ne sont pas comme chez nous cammouflées par de grosses poubelles à couvercles. Imaginez simplement que l’on déverse en bas de chez vous tout le contenu des poubelles de votre immeuble, et ce trois fois par semaine… Les odeurs! Et puis ça ferait vraiment trop désordre. Et pour orner le tout, tels de grosses bougies sur un gâteau (raté?), d’imposants pôteaux électriques émergent de la chaussée en des endroits pas toujours adéquats pour des gens qui, comme moi, parcourent la ville à vélo pour profiter du paysage bric-à-brac en lorgnant à droite à gauche et un peu moins devant. Et de s’exclamer: «Quel est le con qui a fait mettre un pôteau électrique en plein milieu de la route?!» Vlan! Patatrac! Gachan ! Un vélo en miettes. Pierre Ferragut |