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Trois ouvrages viennent de sortir qui nous replongent aux sources de nos connaissances sur le pays du Soleil levant au moment où les Portugais, les premiers Européens à découvrir le Japon, débarquent à Tanegashima en 1543. Une occasion pour nous lecteurs de nous rafraîchir les souvenirs lointains de nos manuels d’histoire. Découverte B. B Le conte “Les pieds nus de lumière” rappelle vaguement le Roi des Aulnes de Goethe, avec son caractère oppressant et lancinant, ici dans un paysage de neige du nord du Japon. Une heureuse préface permet de nous éclairer sur la place de l’uvre de Miyazawa. M. R Goût Albin Michel, 295F B.B |



Le premier livre “Européens & Japonais”, écrit en 1585 par un jésuite qui résida plus de trente ans dans l’archipel nous livre une succulente série d’instantanés ethnologiques qui décrivent avec brio et humour les principaux aspects de la vie quotidienne de l’archipel. Ce traité sur les contradictions et différences de murs est préfacé par C. Lévi-Strauss. Ce dernier estime qu’ “entre les usages de deux civilisations, l’une exotique et l’autre domestique et au-delà d’une inintelligibilité réciproque, l’auteur insiste pour faire voir des rapports transparents de symétrie”.
Dans “Au Japon avec Joao Rodrigues”, F. Besineau nous fait connaître un autre pionnier portugais et toujours jésuite qui vécut au Japon de 1580 à 1620. Il s’agit moins d’une biographie que de la mise en scène d’une rencontre exceptionnelle entre un peuple inconnu en Europe et un témoin qui sert au lecteur de guide, d’interprète dans tous les sens du terme puisque J. Rodrigues est celui qui a publié la première grammaire de la langue japonaise. Dans sa personnalité multiple, il a uni les qualités pratiques d’un homme d’affaires, le zèle d’un missionnaire, le goût d’un esthète.