Samu zamu évoque le froid, la tristesse inspirés par exemple par l’habitat désolé du pauvre célibataire démuni, solitaire, qui vit aux antipodes des foyers remplis et suréquipés des Japonais, rois de la consommation. Imaginez qu’on vous installe sans prévenir dans un studio de ce style, qu’on vous ordonne de vous déshabiller et qu’on vous abandonne en ne vous laissant qu’une table basse, de quoi écrire et une montagne de cartes postales préaffranchies, avec pour l’originale mission de rester enfermé en ne vivant que des produits gagnés aux tirages au sort proposés dans des magazines également mis à votre disposition. Quelle idée! me diriez-vous. N’empêche que c’est exactement ce qui est arrivé à un Japonais qui, pour l’émission télévisée “Denpa shônen”, a accepté de se prêter à ce petit jeu. A l’heure qu’il est, il est certes parvenu à s’entourer de toutes sortes de produits allant de la télévision au phoque en peluche, a tant bien que mal maintenu un certain équilibre alimentaire, mais côté tenue vestimentaire c’est pas encore ça. A chaque retransmission, une bonne partie de l’archipel se poilent sur la silhouette nue de Nasubi, ce jeune Japonais qui s’est fait un nom et qui ne perd pas espoir: ce n’est qu’en totalisant l’équivalent de 100.000 yens qu’il pourra retrouver une vie normale.