La victoire japonaise contre les Russes, en 1905, a eu, on le sait, de grandes répercussions sur la façon dont les Occidentaux ont considéré le Japon dans les années qui ont suivi cette cinglante défaite. L’idée, selon laquelle le péril jaune allait désormais menacer l’Europe, a commencé à faire son petit bonhomme de chemin dans de nombreuses têtes à Paris ou à Londres. Dans d’autres régions de la planète, le succès militaire nippon sur la Russie n’a pas produit le même effet, en particulier dans l’Empire ottoman, ennemi héréditaire de Saint-Petersbourg, et de façon plus générale dans le reste du monde musulman. De nombreuses voix s’élevèrent alors pour demander comment cette “petite nation orientale” avait réussi à défaire l’une des puissances du moment (ou du moins considérée comme telle). Le Japon devint alors pour une partie de l’élite turque, iranienne ou égyptienne un modèle à suivre. C’est ce qu’Alain Roussillon nous explique au travers des récits de nombreux voyageurs égyptiens, lesquels ont fait le voyage dans l’Archipel en quête des recettes qui ont propulsé le pays du Soleil-levant parmi les grands. Claude Leblanc |
Identité et modernité : Les voyageurs égyptiens au Japon (XIXe-XXe siècle), Alain Roussillon, éd. Actes Sud- Sinbad, 2005, 28€. |
|
|