Ça y est ! La “croisade” contre le terrorisme lancée par le président américain a conquis le Japon qui a décidé de soutenir les Etats-Unis dans leurs efforts. Il ne s’agit pas bien sûr d’une surprise car les deux pays sont alliés et parce que le Japon a toujours suivi les Américains dans leur politique étrangère. La principale différence aujourd’hui c’est que Tokyo n’a pas attendu que Washington se manifeste et fasse pression pour se lancer dans l’opération. L’autre différence importante est la nature de la participation envisagée par le gouvernement japonais. Le Japon ne jouera pas le rôle de banquier comme il a été par le passé, il appuiera les Etats-Unis militairement en dépêchant notamment un navire de guerre pour le soutien logistique. Certains y voient la patte du Premier ministre Koizumi bien décidé à ancrer le pays dans la communauté internationale. Néanmoins le débat parlementaire qui va découler de cette décision, puisque la Constitution japonaise interdit la participation de soldats nippons à des opérations militaires, permet au Premier ministre de détourner l’attention de l’opinion des affaires économiques intérieures, dossier auquel le gouvernement semble aujourd’hui incapable d’apporter de solutions satisfaisantes. Reste que l’engagement du Japon dans la guerre des Etats-Unis contre les réseaux terroristes risque d’avoir des conséquences importantes à l’avenir. En effet, aucun des voisins immédiats du Japon – la Chine en particulier – n’a commenté négativement le choix des autorités japonaises, une première puisque ces pays ne manquent jamais une occasion de dénoncer le “militarisme renaissant” du Japon. En laissant les mains libres à Tokyo, ils créent un précédent et entérinent l’idée que le pays du Soleil levant est redevenu un “pays comme les autres”.