Août. Les journées défilent. Les semaines. Les vacances touchent
à leur fin. Le soleil fait encore chanter les cigales et on voudrait
bien prolonger un peu plus ces moments de délassement et de distraction,
car au Japon même en septembre il fait trop chaud pour travailler.
Il y a ceux qui le savent, et ceux, élèves insouciants (inconscients
?), qui attendent la veille de la rentrée des classes pour se
rendre compte que horreur, rage et désespoir, ils n’ont pas fait
leurs devoirs. A ceux-là, espérant vainement une solution à leur
problème, il ne reste plus qu’à passer de longues heures à se
tourmenter l’esprit: mon mon (モンモン)… L’année scolaire japonaise
se déroulant d’avril à mars, les vacances d’été sont logiquement
prises en compte dans la continuité d’un programme annuel. Le
rite des devoirs de vacances évoque d’une certaine façon la distance
qui s’établit temporairement entre l’élève et son école, mais
à l’inverse c’est aussi une sorte de lien qui symboliserait la
constance de leur rapport tout au long de l’année. Un symbole
parmi d’autres : l’uniforme joue aussi ce rôle et, souvent, continue
d’être porté en dehors de l’école même les jours de congé. A l’image
des nombreux clubs, les activités extra-scolaires montrent qu’à
la différence de ce qu’on connaît en France il y a une vie après
les cours. L’école dépasse le cadre de ses murs. L’école japonaise,
malgré tous ses défauts, a finalement cela de bien qu’elle constitue
pour ses élèves un endroit où ceux-ci peuvent se sentir chez eux.
Pierre Ferragut