En dehors de nombreux articles et chapitres de livres consacrés au cinéma japonais, il n’existait aucun ouvrage en français sur le cinéaste Naruse Mikio, à l’exception notable de celui de la critique américaine Audie E. Bock, publié en français à l’occasion de la grande rétrospective Naruse du festival de Locarno, en 1983. Le livre de Jean Narboni vient donc à point nommé nous rappeler l’importance du “quatrième grand” du cinéma nippon, avec Kurosawa, Mizoguchi, et surtout Ozu, le plus proche de lui (lire à ce propos l’intermède illustré Ozu et Nuages Flottants, p. 145). L’auteur opère un retour d’ampleur sur les films de Naruse, en coupant l’herbe (flottante?) de quelques idées reçues sur la noirceur et le pessimisme du cinéaste, issues de la vision partielle de certains films sombres des années cinquante, comme Au gré du courant (Nagareru, 1956). Après quelques chapitres fouillés sur la carrière de Naruse, ses relations avec la Shôchiku, le producteur Kido Shirô, et Ozu, et sa longue période à la Tôhô, Narboni analyse finement une trentaine de films importants de l’auteur (cf. Films au gré du courant, p.173), avant une filmographie commentée complète. On peut regretter seulement quelques citations “obligées” et attendues de la part de l’ex-rédacteur en chef des Cahiers du Cinéma qui n’apportent rien de plus à cet ouvrage passionné et passionnant sur un cinéaste majeur, qui fut longtemps méconnu en France, mais pas au Japon ni aux Etats-Unis. M. T. . |
Mikio Naruse, les temps incertains, de Jean Narboni, |
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