Le département audio-visuel de la Maison de la Culture du Japon à Paris (MCJP) est décidément infatigable! Après l’hommage à Uchida Tomu et à l’animation, voici qu’il nous propose un panorama inédit et très intéressant du cinéma japonais des années 1980/90, auquel le saut dans le troisième millénaire donne le recul souhaité. Du 28 janvier au 30 avril, et en trois parties distinctes, la MCJP nous propose une cinquantaine de films du début des années 1980 à la fin des années 1990, n’hésitant pas à mélanger les “vieilles gloires” de l’âge d’Or (Kurosawa Akira, Ichikawa Kon, Shindo Kaneto) celles de l’ex-Nouvelle Vague (Imamura, Oshima, Yoshida, etc) et les nouvelles pousses de la dernière vague, si prisées par la critique et le public français. Ce sera l’occasion d’ouvrir une véritable perspective historique et artistique sur une période qui a débuté dans un déclin que l’on a pu croire irrémédiable, mais qui ne l’était point. En dehors des incontournables (Kitano Takeshi, Itami Juzo), les nippocinéphiles enragés pourront (re)découvrir des films rares de cinéastes parfois aussi rares: Hysteric, de Zeze Takahisa, Kamikaze Taxi, de Harada Masato, Les disciples d’Hippocrate, de Omori Kazuki, le très caustique “Comic magazine” (Komikkuzasshi nanka iranai!), de l’inégal Takita Yojiro, ou encore Le Tatoué (Tatoo ari), de Banmei Takahashi, entre autres perles du cinéma d’auteur ou de genre (ou les deux ensemble, comme c’est souvent le cas). A travers ce panorama touffu et intrigant, on pourra apprécier la distance en années-lumière entre la vieille garde, encore imprégnée d’universalité, et les jeunes cinéastes, plus directs et sincères, à la recherche de leur identité (sexuelle) et d’une reconnaissance à l’étranger. On essaiera de ne pas manquer quelques perles, comme Dormir comme en rêve (Yume no yôni nemuritai), de Hayashi Kayashi, manifeste onirique fascinant, Crazy Family (Gyakufunsha kazoku), de Ishii Sogo, une satire déjantée de la famille, Boys, be ambitious!, de Izutsu Kazuyuki, Rivière de boue (Doro no kawa), film poétique et réaliste sur l’enfance, de l’exigeant Oguri Kohei, ou le très attachant Tokaref, du méconnu Sakamoto Junji, dont on regrette que ne soit pas projeté le superbe Visage (Kao). Sans oublier les “must” des festivals, chouchous de la critique française (et parfois japonaise…): Aoyama Shinji, Suwa Nobuhiro, Koreeda Hirokazu, Miike Takashi, Mochizuki Rokuro, ou le regretté Somai Shinji (Neige-passion / Yuki no dansho-jonetsu, 1985), qui a exercé une certaine influence sur la nouvelle génération. La première partie de cet excitant panorama sera projeté à la MCJP du 28 janvier au 15 février, et du 11 au 15 mars, et la seconde du 1er au 30 avril. En attendant un autre volet en 2004! De quoi satisfaire tous les appétits cinéphiles, tandis que d’autres films sont annoncés en sortie parisienne: le cinéma japonais serait-il “immortel”? Je pose la question! Soreja mata Max Tessier |
Sonatine de Beat Takeshi
PANORAMA DU CINEMA JAPONAIS DES ANNEES 1980/90. |