Après la très belle rétrospective de l’animation nippone à la Maison de la Culture du Japon, et l’hommage rendu à Takahata Isao aux Rencontres Internationales du Cinéma le 12 novembre dernier au Forum des Images, et en attendant la sortie prochaine du Château dans le ciel (Tenku no shiro Raputa), de Miyazaki Hayao (1986), voici que les Films du Paradoxe proposent un hommage au pionnier Tezuka Osamu dès le 27 novembre. Sous le titre global de La légende la Forêt, ce programme de 54 minutes regroupe cinq courts-métrages inédits d’un des grands maîtres de l’animation japonaise, déjà célébré dans divers festivals (“Nouvelles Images du Japon, 1999, Orléans, etc), mais encore mal conu du grand public. Tezuka Osamu (1928-1989) est en effet considéré comme le père du véritable Manga et du dessin animé “made in Japan”, bien avant les films de célèbres animateurs comme Miyazaki, Takahata ou Oshii. Et cela, que ce soit au cinéma ou à la télévision (Astro-Boy, le petit robot, 1963 et 1980, ou Le Roi Léo, 1965, qui inspira Le Roi Lion des studios Disney, par exemple). Ce programme d’inédits nous offre quelques uns de ses chefs d’œuvre, où il donne libre cours à son imagination graphique et poétique: La Sirène (1964), La Goutte (1965), et surtout Le Film Cassé (Ou “Pellicule abandonnée”, 1985), La légende la Forêt (1987, film écologique qui préfigure ceux de Takahata ou Miyazaki), et Le Saut (1985), exercice de caméra subjective de haute volée. C’est en découvrant ces courts trésors que l’on peut évaluer la place immense de Tezuka dans l’art de l’animation japonaise moderne, grâce à son graphisme personnel et toujours renouvelé. Rappelons au passage que Tezuka Osamu est le père de Tezuka Makoto (“Macoto”), son fils aîné, cinéaste lui-même, qui s’essaie au cinéma fantasique, avec moins de bonheur (“Hakuchi, l’innocente”). Dans un tout autre registre, signalons aussi la sortie, le 4 décembre, d’un film du vétéran Furuhata Yasuo, Le chemin des lucioles (Hotaru, 2001). Malgré son succès public au Japon, où le film fut produit pour célébrer le cinquantenaire de la Cie Toei, avec la complicité de la star Takakura Ken, vieille gloire des films de yakuza de la même Toei, on peut se demander tout de même pourquoi Gaumont Buena Vista distribue ce film en France. Si vous voulez voir une illustration 100% sentimentale de l’esprit kamikaze, racheté par les larmes et la réconciliation tardive avec l’ancienne colonie coréenne, sur fond de pathos nostalgique, n’hésitez pas: Hotaru est un monument du genre, comme seuls les Japonais savent encore le faire, dans un archaisme bien-pensant. Banzai! Sore ja, mata, Max Tessier Sorties: |
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